Les missions Juno et InSight prolongées par la NASA

Vue d'artiste Juno et Jupiter
Vue d'artiste Juno et Jupiter. Credits : NASA/JPL

La NASA vient de prolonger les missions de deux de ses explorateurs interplanétaires : le vaisseau spatial Juno, en orbite autour de Jupiter, et l’atterrisseur InSight, actuellement sur Mars. 

Juno joue les prolongations jusqu’en 2025

D’un côté, nous avons Juno. Lancé le 5 août 2011, le vaisseau s’est placé en orbite autour de Jupiter cinq ans plus tard, en 2016. Les objectifs étaient multiples : analyser son atmosphère en profondeur (composition, température, mouvements des nuages ​​et autres propriétés). Il s’agissait également d’explorer sa magnétosphère, en particulièrement près des pôles, de manière à enrichir nos connaissances sur la façon dont le champ magnétique de la planète affecte son atmosphère. Entre temps, Juno a également permis de capturer certains des plus beaux clichés de Jupiter.

Toutefois, cette mission devait au départ être clôturée en 2018. Il y a environ trois ans, la NASA l’avait prolongée une première fois. Il était alors prévu que la sonde reste sur place jusqu’en juillet 2021 avant de venir « s’écraser » dans Jupiter. Un comité d’examen vient cependant de reprolonger la mission, considérant que la sonde était à même de jouer les prolongations, nous permettant ainsi d’en apprendre davantage sur le système jovien.

Avec cette nouvelle extension, Juno sera en activité jusqu’en 2025 (en supposant que le vaisseau supporte le voyage) pendant lequel il explorera les anneaux de Jupiter et plusieurs grandes de ses lunes, à savoir Io, Ganymède et Europe.

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Euorpe, Io et Jupiter en arrière plan. Crédits : Wikipédia

InSight prolongée jusqu’en décembre 2022

Et d’un autre côté, nous avons InSight. Après un peu plus de 480 millions de kilomètres parcourus, la sonde InSight américaine s’est posée avec succès en novembre 2018 sur la surface de Mars. Son principal objectif était d’écouter les « battements de « coeur » de la planète.

Concrètement, l’idée générale est de pouvoir détecter les minuscules ondes sismiques traversant les couches inférieures de Mars de manière à en apprendre davantage sur sa composition interne. Sur Terre, ces informations ont disparu à cause de la tectonique des plaques. En revanche, Mars n’étant pas sujette à ces mouvements de plaques, les traces de sa formation sont encore présentes. Ainsi, en comprenant l’intérieur de Mars, nous pourrions être en mesure de comprendre la formation de notre propre planète.

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La caméra de déploiement d’instruments (IDC), située sur le bras robotique de l’atterrisseur InSight, a pris cette photo de la surface martienne le 26 novembre 2018, le jour même de son atterrissage. Crédits: NASA / JPL-Caltech

En ce sens, la mission a fait d’énormes progrès. Nous savons désormais que les séismes martiens sont plus faibles, mais plus fréquents que ne le prévoyaient les modèles théoriques. Les enregistrements sismiques ont également permis de distinguer trois couches dans le sous-sol : le duricrust (une couche indurée de quelques centimètres), le régolithe et une couche altérée d’une dizaine de kilomètres d’épaisseur. Au-dessous se trouve une croûte profonde consolidée.

À l’instar de Juno, le comité d’examen a jugé que la mission InSight avait encore du potentiel. Celle qui devait se terminer dans quelques mois sera donc prolongée au moins jusqu’en décembre 2022.