Guerre en Ukraine : quatre missions européennes n’ont plus de fusée

Russie soyouz
Crédits : NASA

Suite aux sanctions économiques infligées par l’Union européenne à la Russie depuis l’invasion de l’Ukraine, Moscou ne propose plus de services de lancements spatiaux. En conséquence, quatre missions se retrouvent aujourd’hui sans fusée.

Le fournisseur de lancement européen Arianespace propose depuis 2011 des lancements sur le lanceur moyen Soyouz, de fabrication russe, depuis le port spatial européen de Kourou, en Guyane française. Cette coopération a pris fin le 26 février dernier à l’initiative de la Russie, en réponse aux sanctions imposées par les États européens suite à l’invasion de l’Ukraine. Résultat : plusieurs missions européennes qui avaient déjà réservé des vols à bord de ces fusées Soyouz se retrouvent désormais sans lanceurs.

Le lancement du satellite-espion français CSO-3, qui devait être lancé fin 2022, a en effet été annulé. Deux satellites de la constellation de navigation européenne Galileo devaient également être lancés en avril prochain, tandis que le satellite d’observation de la Terre Earthcare avait réservé son billet pour mars 2023. Enfin, l’ESA avait également prévu de lancer l’année prochaine son télescope Euclid, chargé de percer les mystères de l’énergie noire.

Depuis plusieurs semaines, l’Agence spatiale européenne (ESA) cherche donc des alternatives. « Nous installons un groupe d’experts externes pour aider à évaluer la situation« , a déclaré le directeur général de l’ESA, Josef Aschbacherce, ce jeudi 17 mars. « Dans environ un mois, je m’attends à ce que les résultats soient connus. Et nous verrons ensuite quel est le scénario réaliste des opportunités de lancement dans les mois et les années à venir. »

ariane 5 fusée
La fusée Ariane 5 lancée depuis le site de Kourou en Guyane. Crédits : Spotting973 / Wikipedia

Peu d’options sur la table

En l’état actuel des choses, les petits lanceurs européens Vega ne sont pas assez puissants pour placer les satellites Galileo et Copernicus sur leurs orbites. Les derniers vols du lanceur lourd Ariane 5 (qui s’est récemment illustré avec le lancement parfaitement exécuté du James Webb Telescope) sont également tous réservés.

L’Europe travaille actuellement à des vols inauguraux de ses deux nouvelles fusées : Vega C et Ariane 6. La première, une version plus puissante de la fusée Vega, devrait s’envoler pour la première fois fin mai. Cependant, rappelons que ces fusées utilisent des moteurs fabriqués en Ukraine dans leur premier étage. L’usine, basée à Dnipro, n’a jusqu’à présent pas été visée par les missiles russes, mais son avenir est encore incertain. La fusée Ariane 6 doit quant à elle encore franchir quelques étapes avant d’être opérationnelle. Son premier lancement n’aura probablement pas lieu avant au moins 2023.

Toujours selon Josef Aschbacherce, l’agence pourrait finalement se tourner vers les offres d’autres pays si elle ne peut pas s’appuyer sur des ressources issues de ses pays membres dans un délai raisonnable. Plus récemment, les Anglais de OneWeb se sont par exemple tournés vers SpaceX pour le lancement de plusieurs satellites.