Mission vers Mars : Le cerveau des astronautes irrémédiablement endommagé par les rayons cosmiques ?

Crédits : D Mitriy / Wikimedia Commons

Une expérience menée par des chercheurs américains inquiète sur la santé future des astronautes qui pourraient se rendre sur Mars. Leur cerveau sera peut-être irrémédiablement endommagé par les rayons cosmiques durant la mission.

Les rayons cosmiques sont des particules (donc des objets très petits) venant à grande vitesse de l’espace. Sur Terre, on en reçoit très peu, car ils sont arrêtés par l’atmosphère. En France, au niveau du sol, le flux de ces particules cosmiques est de 240 par m² et par seconde. Ceci correspond environ à 3mS par ans (le Sievert [S] est une unité de radioactivité qui prend en compte les dangers de l’exposition).

Cependant, plus on monte en altitude, plus le nombre de particules augmente. Lors d’un vol Londres New York, un passager ou un membre de l’équipage reçoit une environ 0.032 ms. Ce n’est pas beaucoup : cela correspond à une radiographie dentaire, mais nécessite tout de même une surveillance pour les équipages et les voyageurs réguliers. La plus grande dose est de 1 S par jour. Elle est reçue par les astronautes lors d’un voyage dans l’espace où ils ne sont plus protégés par le champ magnétique.

C’est ce qui inquiète les scientifiques par rapport à l’éventualité d’une mission sur Mars. Un groupe de chercheurs de l’Université de Californie a soumis des souris à des radiations de particules à haute énergie au Laboratoire national de Brookhaven (États-Unis, New York). Après 6 semaines d’exposition, ils ont observé des perturbations de la transmission des signaux neurologiques. Elles sont dues à des inflammations et une restructuration destructive des neurones.

Avec moins de connecteurs neuronaux appelés synapses, et des changements, notamment au niveau du cortex préfrontal et de l’hippocampe, les souris testées ont obtenu de moins bons résultats aux différents tests d’apprentissage et de mémorisation. Il est donc possible que cela se produise chez les astronautes, bien que la durée d’exposition pour de tels résultats soit probablement plus grande.

« Ce n’est pas une bonne nouvelle pour les astronautes qui effectueront un voyage de deux à trois ans aller-retour vers Mars », a expliqué le principal auteur de la recherche, Charles Limoli. Pour lui, le voyage vers Mars serait suffisant pour laisser apparaître ces symptômes. Une des solutions (envisagées depuis longtemps) serait d’aménager des espaces de repos protégés des rayons cosmiques. Cela n’est cependant pas nécessaire sur l’ISS qui est déjà protégé par le champ magnétique terrestre.

Sources : actu santé, 20 minutes, advance science, la radioactivité

– Crédits photo : Arte