Selon un rapport, sonder Uranus est la « priorité absolue » de cette décennie

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Crédits : NASA/JPL

Un rapport couvrant les dix prochaines années de la science planétaire et de l’astrobiologie américaines juge « prioritaire » l’envoi d’un orbiteur et d’une sonde vers Uranus. Une telle mission pourrait être lancée au débit des années 2030 grâce au coup de pouce gravitationnel de Jupiter.

Comme Neptune, Uranus n’a été visité qu’une fois par l’Homme grâce au passage éclair de la sonde Voyager 2 à la fin des années 80. Depuis, cette planète n’a été scrutée que par des instruments au sol ou occasionnellement par Hubble. Il faut dire que la géante de glace ne rend pas la tâche facile. Cette planète évolue en effet à plus de 2,7 milliards de km de la Terre. Elle reste cependant plus proche du Soleil que Neptune, située à plus de 4,3 milliards de km de notre étoile.

Plusieurs chercheurs militent ainsi pour l’envoi d’une mission vers Uranus depuis plusieurs années. Et le temps presse. Une opportunité de lancement se présente en effet bientôt. Au début des années 2030, Jupiter offrira en effet une assistance gravitationnelle. En s’appuyant sur une fusée suffisamment puissante, comme le Space Launch System (SLS) de la NASA, une mission pourrait ainsi atteindre la patronne du Système solaire en un peu moins de deux ans avant de cibler Uranus.

Une telle mission pourrait-elle bientôt se concrétiser ? À en croire l’enquête décennale des Académies nationales des sciences, de l’ingénierie et de la médecine qui vise à façonner les efforts de financement et de recherche américains jusqu’en 2032, c’est possible. Le document de 780 pages fait suite à l’enquête décennale sur les objectifs astronomiques publiée en novembre.

Uranus et Encelade lorgnées par les astronomes

Dans ce rapport, une équipe dirigée par Mark Hofstadter, du Jet Propulsion Laboratory de la NASA, propose en effet d’envoyer deux engins spatiaux sur place. Un orbiteur serait dans un premier chargé de cartographier les champs gravitationnels et magnétiques de la planète. Ce dernier pourrait ensuite larguer une sonde chargée de plonger dans son atmosphère riche en sulfure d’hydrogène (oui, Uranus sent le pet).

Plus précisément, les objectifs principaux de cette mission d’envergure seraient donc d’étudier la composition et la structure de la planète, la nature de son champ magnétique, la façon dont sa chaleur interne se déplace vers la surface et les spécificités de son atmosphère, de ses lunes et de son système d’anneaux.

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Uranus et son système d’anneaux. Crédits : NASA

Le rapport est organisé autour d’une dizaine d’autres sujets scientifiques tournant autour de la question des exoplanètes, de la vie sur Terre ou encore sur la manière dont notre Système solaire s’est formé avant d’évoluer.

« Ce portefeuille recommandé de missions, d’activités de recherche hautement prioritaires et de développement technologique produira des avancées transformatrices dans la connaissance et la compréhension humaines de l’origine et de l’évolution du Système solaire, ainsi que de la vie et de l’habitabilité d’autres corps au-delà de la Terre« , a déclaré Robin Canup, du Southwest Research Institute et coprésident du comité directeur de l’enquête.

La deuxième grande mission jugée prioritaire après celle d’Uranus viserait l’envoi d’un orbiteur et d’un atterrisseur sur et autour d’Encelade. La lune glacée de Saturne est en effet soupçonnée de proposer des conditions favorables à l’apparition de la vie telle que nous la connaissons.