La mission indienne fait une mesure inédite près du pôle sud

mission Inde Chandrayaan-3 Lune
Chandrayaan-3 a capturé cette image d'un cratère de quatre mètre de large le 27 août. Crédits : ISRO

Le 23 août, l’Inde est devenue la première nation à faire atterrir un vaisseau spatial près du pôle sud de la Lune. Son atterrisseur n’a par ailleurs pas perdu de temps pour collecter de précieuses données sur cette région jusqu’ici inexplorée.

Que devient le petit rover ?

La mission Chandrayaan-3 ne doit durer que deux semaines environ, après quoi l’atterrisseur sera baigné dans l’obscurité de la nuit lunaire. Ses panneaux solaires seront alors incapables de collecter de l’énergie. Ainsi, chaque jour compte, le but étant de remplir un maximum d’objectifs.

Samedi 26 août, par exemple, l’équipe de mission nous a présenté une vidéo du rover Pragyan errant autour du point d’atterrissage de la mission. Il sera chargé d’analyser l’ionosphère de la Lune (sa couche atmosphérique ténue) qui a été en grande partie formée par le rayonnement solaire. Son sismomètre sera quant à lui chargé de détecter les tremblements de Lune à proximité du site d’atterrissage. Pragyan transporte également un spectroscope de dégradation induite par laser et un spectromètre à rayons X à particules alpha pour étudier la composition chimique de la surface.

Dimanche 27 août, à environ trois mètres de son emplacement, le rover a par ailleurs repéré un cratère d’environ quatre mètres de large (visible en photo d’en-tête). Les responsables de mission lui ont donc envoyé des commandes afin qu’il puisse rebrousser chemin et suivre une autre trajectoire.

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Après avoir été témoin d’un cratère dangereux, le rover Pragyan a rebroussé son chemin pour se mettre en sécurité. Cette image a été prise par sa caméra de navigation. Crédits : ISRO

Une mesure inédite

Le même jour, l’ISRO a également publié une autre mise à jour concernant l’une des charges utiles de Chandrayaan-3 appelée expérience ChaSTE. Le but de cette expérience est d’utiliser une sonde de température armée de dix capteurs individuels pour mesurer les profils de température du sol du pôle sud lunaire, ce qui n’avait jamais été fait jusqu’à présent.

« Il s’agit du premier profil de ce type pour le pôle sud lunaire. Des observations détaillées sont en cours« , note l’agence sur X. Le but de cette étude sera de mieux comprendre le comportement thermique de la surface de la Lune.

Pour rappel, la région polaire sud présente un grand intérêt pour les scientifiques, car des preuves suggèrent la présence de réservoirs de glace d’eau dans les régions ombragées en permanence. À terme, cette eau pourrait être utilisée par les astronautes pour la boire, pour arroser les cultures ou encore pour fabriquer du carburant pour fusée et de l’oxygène.

Il s’agissait également de la deuxième tentative de l’Inde d’atterrir sur la Lune. En 2019, la mission Chandrayaan-2 s’était malheureusement écrasée en surface en raison d’un problème avec ses rétro-propulseurs de freinage. La sonde LRO de la NASA avait identifié les débris de l’atterrisseur quelques mois plus tard.