L’Europe enverra bientôt un rover sur Mars, mais pourra-t-il atterrir ?

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Illustration du rover Rosita Franklin déployée sur Mars. Crédits : ESA

L’Agence spatiale européenne et l’agence russe Roscosmos travaillent toujours au développement de leur mission conjointe ExoMars 2022, dont l’objectif sera de rechercher des traces de vie passée sur la planète rouge. Les problèmes de parachutes, à l’origine du report de la mission l’année dernière, ne sont pas encore entièrement résolus, mais il y a du mieux.

Commençons par un petit rappel du contexte. Tout comme la NASA, l’Agence Spatiale Européenne (ESA) et l’agence russe Roscosmos devaient profiter de la fenêtre de lancement ouverte l’été dernier pour envoyer une mission conjointe sur la planète rouge, baptisée ExoMars 2020. Son objectif principal était le même que celui du robot américain Perseverance, à savoir chercher des traces de vie passée. Finalement, le lancement de la mission ExoMars a été reporté à l’été 2022 pour des raisons techniques.

Des problèmes de parachutes

Vous le savez probablement déjà : atterrir sur Mars n’est pas facile. Sur place, l’atmosphère est en effet très fine et peu dense, ce qui limite la capacité de décélération des vaisseaux au cours de la descente. Vous devez donc réussir à ralentir une sonde lancée à plus de 20 000 km/h en six minutes environ pour espérer tenter un atterrissage en douceur.

Pour ce faire, la NASA et plus récemment la Chine se sont appuyées sur le déploiement de gigantesques parachutes. C’est pourquoi l’agence européenne (ESA) et l’agence russe Roscomos ont décidé d’opérer de la même manière dans le cadre de leur mission conjointe. Le module aura plus précisément besoin de deux parachutes : un de quinze mètres et un de trente-cinq mètres, chacun avec sa propre goulotte d’extraction.

Malheureusement, les tests de déploiement des voilures ont essuyé plusieurs échecs en haute altitude l’année dernière, et compte tenu des coûts engagés dans la mission, les deux agences ne pouvaient se permettre de risquer un crash sur la surface de Mars. Cela explique le report de mission le temps de travailler sur ces problèmes de parachutes.

Pas encore parfait, mais du progrès

Mais alors, où en est-on ? Les 24 juin dernier, de nouveaux tests ont été effectués au centre spatial Esrange de Kiruna, en Suède. Au cours de ces essais, un ballon rempli d’hélium a soulevé la capsule d’atterrissage ExoMars à vingt-neuf kilomètres d’altitude. Cette maquette a ensuite été larguée, libérant d’abord son plus petit parachute supersonique, suivi de la plus grande voilure.

Alors que le premier parachute s’est libéré sans accroc, le plus gros parachute subsonique a été quelque peu endommagé pendant le test, bien qu’il ait suffisamment ralenti la capsule.

Concrètement, chacun des deux parachutes de freinage est équipé d’un petit parachute pilote chargé de les déployer correctement. Au cours de ce test, le parachute pilote de la plus grande voilure ne s’est pas comporté comme prévu, la soumettant finalement à une pression trop importante. En conséquence, le plus grand parachute s’est légèrement déchiré.

Malgré tout, autant boire le verre à moitié plein : il y a quand même du mieux. « Les performances du deuxième parachute principal n’étaient pas parfaites, mais nettement améliorées[par rapport aux tests précédents] grâce aux ajustements apportés au sac et à la voilure« , a déclaré Thierry Blancquaert, responsable de l’équipe du programme ExoMars.

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Séquence de déploiement du parachute ExoMars 2022. Crédits : ESA

Vers un lancement l’année prochaine

Les ingénieurs enquêtent actuellement sur le problème pour tenter de trouver une solution avant la prochaine série de tests de chute prévue pour octobre et novembre prochains. Tout comme ce fut le cas l’année dernière, l’ESA se rapprochera également des équipes du JPL de la NASA dans le but de peaufiner son système de parachutes.

Si tout se passe comme prévu, cette mission pourra donc être lancée à l’été 2022 avant d’atterrir au début de l’année 2023.

L’idée générale consistera à installer une plateforme scientifique fixe construite par les Russes. Plusieurs instruments permettront de sonder l’environnement martien. Pendant ce temps, un rover baptisé Rosita Franklin, construit cette fois par l’ESA, se chargera de parcourir la surface et de forer jusqu’à deux mètres dans le but de récolter des échantillons de matière. Ceux-ci seront ensuite ramenés vers la plateforme qui se chargera de les analyser.