La NASA s’apprête à percuter un astéroïde

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Une illustration de la mission DART en approche de sa cible. Crédits : NASA

Dans quelques jours, le vaisseau DART percutera de plein fouet un astéroïde de la taille de la Grande Pyramide de Gizeh dans le but de modifier sa trajectoire. Le projet, qui intègre le programme de défense planétaire de la NASA, vise à tester si la méthode pourrait être utilisée en cas de collision programmée d’un astéroïde avec la Terre.

Droit dans le mur

Lancé en novembre en 2021 depuis une fusée Falcon 9 de SpaceX, DART vise une paire d’astéroïdes composée d’une roche principale de 800 mètres de large, autour de laquelle tourne un petit astéroïde d’environ de 140 mètres de large. Son objectif sera de s’écraser sur ce dernier à plus de 24 000 km/h pour tenter de modifier son orbite autour du plus gros astéroïde. L’impact aura lieu dans la nuit du 26 au 27 septembre prochain à près de onze millions de kilomètres de la Terre.

Afin de mesurer l’impact du vaisseau, les scientifiques du laboratoire de physique appliquée de l’Université Johns Hopkins examineront le temps qu’il faut à la petite lune pour compléter un tour autour de son astéroïde parent, avant et après l’impact. Si la mission est un succès, l’équipe s’attend à ce que le petit astéroïde complète son orbite dans un délai plus court. Pour s’en assurer, les chercheurs utiliseront le télescope Lowell Discovery à Flagstaff, situé en Arizona.

Plusieurs campagnes d’observation seront également opérées au cours de ces prochains jours pour appréhender ce système binaire avec précision. « La nature avant et après de cette expérience nécessite une connaissance approfondie du système d’astéroïdes avant que nous y fassions quoi que ce soit« , note l’astronome de l’observatoire Lowell Nick Moskovitz. « Nous voulons être sûrs que tout changement que nous voyons est entièrement dû à DART« .

Autrement dit, avant l’impact, les chercheurs devront être sûrs que l’orbite a été modifiée par l’impact lui-même, et non par d’autres facteurs. La lumière solaire pourrait par exemple chauffer un côté de l’astéroïde et ainsi modifier légèrement sa trajectoire. Si tel est le cas, les données recueillies après l’impact seraient faussées.

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Cette illustration montre les formes possibles que l’astéroïde pourrait prendre suite à l’impact. Crédits : Martin Jutzi

Une frappe préventive

Pour évaluer les conséquences de cette mission, un petit CubeSat développé par l’agence spatiale italienne se chargera également de photographier l’événement en se détachant du vaisseau quelques jours avant l’impact. Un autre vaisseau nommé Hera, développé par l’ESA, se chargera de cartographier la surface de l’astéroïde percuté dans quatre ans, après dissipation de la poussière.

La NASA espère que DART l’aidera à évaluer l’efficacité des engins spatiaux percutants contre des astéroïdes potentiellement dangereux. À terme, ces données pourraient également aider à développer une future possible mission visant à dévier un astéroïde sur une trajectoire de collision avec la Terre.