Mission à risque : le Japon se prépare à se poser une dernière fois sur l’astéroïde Ryugu

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L’astéroïde Riygu photographié à 6 kilomètres de distance par la sonde Hayabusa2. Crédits : JAXA, Université de Tokyo, Université de Kochi, Université Rikkyo, Université de Nagoya, Institut de technologie de Chiba, Université de Meiji, Université d’Aizu, AIST

La sonde japonaise Hayabusa2 est actuellement en train de manoeuvrer sa dernière descente sur l’astéroïde Ryugu, en vue de récolter de nouveaux échantillons.

Placée autour de l’astéroïde Ryugu le 27 juin 2018, la sonde japonaise Hayabusa2 avait comme principal objectif d’échantillonner la surface de l’objet. La tâche n’est pas simple : les astéroïdes ont en effet des champs gravitationnels faibles, et des surfaces chaotiques. Le défi consiste donc à pouvoir atterrir sans encombres, tout en évitant de rebondir.

La sonde s’est posée une première fois avec succès sur l’astéroïde en février dernier dans le but de récolter des premiers échantillons de poussière. Une balle de tantale a pour l’occasion été tirée sur la surface, formant au passage un petit cratère. La sonde est ensuite remontée pour se placer de nouveau en orbite. Ce jeudi, une seconde manoeuvre devrait être tentée dans le but d’échantillonner de la matière qui avait été expulsée lors de ce premier « coup de feu ».

Une mission risquée

C’est du moins ce que vient de communiquer la JAXA (Agence japonaise d’exploration aérospatiale). Une photo du cratère prise par la caméra de Hayabusa2 montre en effet que certaines parties de la surface de l’astéroïde sont recouvertes de matériaux « manifestement différents » du reste de la surface. Pour cette opération la sonde devrait normalement se poser brièvement à une vingtaine de mètres du centre du cratère.

« Il s’agit de notre deuxième toucher, mais la manoeuvre reste toujours aussi risquée, a déclaré Yuichi Tsuda, responsable du projet Hayabusa2. Toute l’équipe fera de son mieux pour que nous puissions mener à bien l’opération« . Outre le fait de récolter de nouveaux échantillons, le but sera également de faire en sorte que les matériaux déjà rassemblés lors du premier atterrissage ne soient pas perdus.

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L’Agence spatiale japonaise a déjà partagé des photos de la surface de l’astéroïde Ryugu. Crédits : JAXA

Retour d’échantillons prévu en 2020

Si tout se passe comme prévu, les futures analyses de ces matériaux immaculés (jamais exposés) pourront alors nous permettre d’en apprendre davantage sur la jeunesse de notre système solaire, il y a environ 4,6 milliards d’années. « Je suis vraiment impatient d’analyser ces matériaux« , a déclaré Makoto Yoshikawa, l’un des principaux acteurs de la mission. Le retour des échantillons, lui, est prévu pour l’année prochaine.

On rappelle également que la NASA se prépare à une mission similaire. La sonde OSIRIS-REX, en orbite autour de l’astéroïde Bennu, devrait bientôt souffler de l’azote liquide sur la surface de l’objet dans le but de libérer de la poussière. Une fois aspirés, ces échantillons seront mis sous scellés avant un retour sur Terre prévu pour 2023.

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