Que sont ces missiles thermobariques que la Russie aurait utilisés en Ukraine ?

TOS-1A lance roquettes
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Aujourd’hui, plusieurs ONG dénoncent l’usage de bombes thermobariques de la part de l’armée russe. Toutefois, aucune loi ne les interdit formellement en temps de guerre. Reste qu’il s’agit d’armes dont la puissance est redoutable et dont l’utilisation est encadrée. Un expert suisse les a même placées sur un pied d’égalité avec les armes chimiques en termes de cruauté.

Des bombes combinant plusieurs effets

L’offensive russe se poursuit actuellement et personne ne sait quand ce conflit déjà sanglant prendra fin. Alors que la capitale ukrainienne est toujours debout, la Russie fait face à de nombreuses sanctions sur le plan international. De plus, Vladimir Poutine doit composer avec des accusations portant sur l’utilisation d’armes spécifiques. De nombreux observateurs ont été effrayés en voyant les images de véhicules à lance-roquettes multiple TOS-1A à proximité des zones urbaines en Ukraine, notamment près de Kiev et Kharkiv. Ces lance-roquettes ont dans leurs 24 tubes de 220 mm de diamètre des roquettes contenant une charge thermobarique.

Il s’agit d’une arme de type conventionnel, explosive et combinant à la fois des effets thermiques, de dépression et d’onde de choc lors d’une explosion en deux temps. La présence de ces armes en Ukraine a été dénoncée par l’ambassadrice ukrainienne aux États-Unis, l’ambassadrice des États-Unis à l’ONU et diverses ONG. Dans une interview pour la chaîne RTS, le rédacteur en chef de la Revue militaire suisse Alexandre Vautravers a par ailleurs estimé que ces armes étaient aussi cruelles que les armes chimiques.

bombes thermobariques
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Une enquête ouverte contre la Russie

Les armes thermobariques ont déjà été utilisées lors de divers conflits, notamment en Corée (1950-1953) et au Vietnam (1955-1975). Désormais, elles font partie de l’arsenal de la plupart des pays occidentaux. En revanche, la Russie les a perfectionnées et y a eu recours en Syrie depuis 2011. Or, il faut savoir qu’aucune loi n’interdit ces armes en temps de guerre. En revanche, les Conventions de Genève encadrent leur utilisation dans les zones peuplées. Amnesty International affirme également que le droit international humanitaire proscrit ces armes lorsqu’il n’est pas question de viser une cible militaire de manière précise.

La Russie est donc accusée d’avoir fait usage de ce type d’arme contre des civils au moins une fois depuis le début du conflit, à Kharkiv. Mais quel est l’intérêt de ces armes ? Les deux explosions successives permettent en réalité d’atteindre les défenses de l’adversaire se trouvant sous terre, que les bombes classiques ne parviennent pas à toucher. De plus, les cibles humaines sont brûlées ou asphyxiées.

Enfin, les accusations portant sur les Russes ont donné lieu à l’ouverture d’une enquête par la Cour pénale internationale (ICC) à La Haye (Pays-Bas). Ces investigations auront pour objectif de déterminer si l’armée russe a commis des crimes de guerre et crimes contre l’humanité en Ukraine.