Galapagos archipel
Crédits : DC_Colombia / iStock

Quel est ce « mini-Yellowstone » en profondeur découvert près de l’Équateur ?

Après plusieurs années d’exploration, des scientifiques ont découvert un « mini-Yellowstone » à proximité de l’archipel des Galapagos (Équateur). Il s’agit d’un champ de sources hydrothermales se trouvant dans les abysses marins de l’océan Pacifique.

Une découverte à 2 500 m de profondeur

Découvert dans les années 1960, le super-volcan de Yellowstone aux États-Unis fait régulièrement parler de lui. Sa chambre magmatique mesurerait 90 km de long pour 20 km de large et se situerait entre 2 et 15 km de profondeur sous la caldeira. Selon une étude de 2017, le monstre pourrait se réveiller plus vite que prévu et plonger la Terre entière dans un hiver volcanique de plusieurs mois.

Selon une publication sur le réseau social X du 28 décembre 2023, le Schmidt Ocean Institute (SOI) dit avoir découvert un « mini-Yellowstone » dans l’océan Pacifique. Les scientifiques expliquent avoir trouvé un champ de sources hydrothermales près de l’Équateur ayant les mêmes caractéristiques que le super-volcan de Yellowstone bien que la différence de taille soit énorme.

Plus précisément, le lieu se trouve dans les abysses marins de l’archipel des Galapagos dans l’océan Pacifique, à environ 2 500 mètres de profondeur. Les chercheurs ont exploré la zone durant sept ans à bord du navire R/V Falkor qui est notamment équipé d’un submersible télécommandé baptisé SuBastian.

Températures et vie aquatique

Selon les observations des chercheurs, la zone s’étend sur 9,2 km² et abrite cinq cheminées ainsi que trois sources d’eau chaude. Par ailleurs, une température de 288°C a été relevée dans une des cheminées. Cette température émanant de bouches d’aération toxiques est presque suffisante pour faire fondre du plomb. Rappelons au passage que le phénomène s’explique par la présence de magma volcanique à cette profondeur. Il faut dire que l’archipel des Galapagos, qui abrite des centaines de volcans, se situe au croisement de plusieurs plaques tectoniques.

« Nous avons abaissé des capteurs attachés à un long fil jusqu’au fond marin, puis avons remorqué le fil de haut en bas comme un yo-yo. Ce processus nous a permis de surveiller les changements de température, de clarté de l’eau et de composition chimique pour aider à identifier les emplacements potentiels des évents hydrothermaux. », a déclaré Roxanne Beinart, scientifique en chef de l’expédition.

L’équipe du Schmidt Ocean Institute a également évoqué la faune présente dans la zone. Il est notamment question de crabes du genre Galatheoidea, dont le mode de vie abyssal (sans lumière) est reconnaissable aux poissons accrochés à leurs membranes. Enfin, les scientifiques ont également repéré des vers tubicoles géants (Riftia pachyptila), des animaux assez commun au niveau de la dorsale océanique du Pacifique Est.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.