La nouvelle « mini-lune » de la Terre pourrait n’être qu’un morceau de fusée

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Crédits : Observatoire Gemini

Il est prévu que notre planète capture une nouvelle « mini-lune » entre octobre 2020 et mai 2021. Mais la nature de cet objet fait débat. D’après certains chercheurs, il serait en effet possible que son origine soit artificielle.

La Terre n’a qu’un seul satellite naturel : la Lune. Toutefois, de temps en temps, il arrive que des objets plus petits se retrouvent temporairement piégés par l’attraction gravitationnelle de notre planète, avant d’être renvoyés dans l’espace. Ces objets, ce sont les « mini-lunes ». À ce jour, seules deux d’entre elles ont été confirmées – 2006 RH120, qui nous a visité en 2006 et 2007, et 2020 CD3, qui nous a quitté en avril dernier.

Ceci dit, nous savons qu’un un nouvel objet sera capturé le mois prochain par la gravité terrestre. Nommée 2020 SO, cette nouvelle « mini-lune » devrait normalement rester dans les environs jusqu’en mai 2021, avant d’aller voir ailleurs.

Comme vous pouvez le voir dans la simulation ci-dessous, la trajectoire de 2020 SO suggère qu’il entrera et sortira par deux des points de Lagrange de la Terre, des points stables sur le plan gravitationnel créés par l’interaction de la Terre avec le Soleil.

Un morceau de fusée lancée en 1966 ?

2020 SO a été classé comme un astéroïde Apollon dans la base de données JPL Small-Body – une classe d’astéroïdes dont les chemins traversent l’orbite terrestre. Mais s’agit-il réellement d’un objet naturel ? Pas si sûr. Selon certains astronomes, 2020 SO pourrait en réalité n’être qu’un débris spatial.

Plusieurs caractéristiques soutiennent cette hypothèse. L’objet se positionne en effet sur la même trajectoire orbitale que la Terre (il n’est pas incliné). Son excentricité – la forme de son orbite – est également quasiment la même. Enfin, sa vitesse est très inférieure à la vitesse moyenne d’un astéroïde Apollon.

Un débris donc, mais quel débris ? Paul Chodas, du JPL, table sur l’étage d’une fusée Atlas-Centaur lancée en 1966 par la NASA pour déployer la sonde lunaire Surveyor 2. En règle générale, les agences spatiales font ce qu’elles peuvent pour tenter de suivre les mouvements de ces débris, mais l’environnement spatial est si imprévisible que la grande majorité sont rapidement perdus de vue.

En outre, la taille estimée de 2020 SO – entre 6,4 et 14 mètres de long – semble également correspondre aux propriétés d’un étage Centaur des années 1960, qui mesurait à l’époque un peu plus de douze mètres de haut.

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Lancement de Surveyor I par une fusée Atlas Centaur (1966). L’un de ces étages pourrait-il être la nouvelle « mini-lune » de la Terre ? Crédits : Nasa

Pour l’heure, le débat sur la nature de l’objet n’est pas tranché. Il est normalement prévu que 2020 SO atteigne son point le plus proche de la Terre (périgée) le 1er décembre. Il se positionnera alors à moins de 50 000 km de notre planète. En espérant qu’il soit assez proche pour que les astronomes puissent définitivement cerner sa nature. Nous pourrions en effet peut-être distinguer une forme approximative, ou encore déterminer la manière dont il reflète la lumière.