Des spéléologues tombent sur une scène minière du XIXe siècle entièrement préservée

mine cobalt
Jamie Lund, un archéologue, et Ed Coghlan, un chef de club de spéléologie, explorent les mines sous Alderley Edge. Crédit : National Trust Images/Paul Harris

L’une des sections inexplorées d’une mine de cobalt abandonnée au début du 19e siècle a été découverte près de Manchester. La découverte révèle une « capsule temporelle » d’objets et d’équipements personnels laissés par les travailleurs pendant les guerres napoléoniennes.

Située près du village d’Alderley Edge, la mine était jadis exploitée pour son cobalt, un élément connu pour son pigment bleu brillant qui imprégnait les céramiques. L’extraction du cobalt fut un commerce lucratif pour l’Angleterre du 19e siècle avant que les importations ne deviennent plus intéressantes. Les chercheurs pensent que cette mine en particulier, détenue par Sir John Thomas Stanley au début des années 1800, fut dès lors abandonnée vers 1810.

Une véritable capsule temporelle

Désormais détenues par le National Trust, une organisation caritative de conservation basée au Royaume-Uni, les mines sont louées depuis les années 1970 au Derbyshire Caving Club. Aussi régulièrement, les membres de ce club partent en exploration à la recherche de zones d’exploitation minière fermées depuis des siècles.

Le groupe de spéléologie est tombé sur des objets personnels laissés tels quels dans une partie auparavant inexplorée de la mine. Parmi ces objets figuraient des chaussures en cuir et des pipes en argile. Il y avait également un bol enterré dans un mur, ce qui pourrait être le signe de mineurs superstitieux remerciant la mine pour son bon minerai. Les spéléologues sont également tombés sur un instrument appelé guindeau. Ce dernier était utilisé pour soulever et déplacer des matériaux lourds.

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Les restes d’une chaussure retrouvés dans la mine. Crédits : National Trust Images/Paul Harris
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Cet instrument vieux de 200 ans, appelé guindeau, aurait servi à déplacer du matériel lourd. Crédits : National Trust Images/Paul Harris

Plusieurs inscriptions

Outre ces objets, l’équipe a identifié plusieurs inscriptions faites sur les murs de la mine. Particulièrement mystérieuse, l’une d’elles présente les initiales « WS » avec la date « 20 août 1810 » écrite en dessous. « Nos recherches jusqu’à présent n’ont pas identifié qui cela pourrait être« , explique Ed Coghlan, membre du Derbyshire Caving Club. « Était-ce juste un individu voulant dire : « J’étais ici » ? Ou bien s’agit-il peut-être d’une inscription indiquant le dernier jour d’utilisation de cette mine ?« 

L’équipe est également tombée sur d’autres initiales et chiffres plus basiques dans ce qu’elle pense être des aires de repos, « comme si quelqu’un avait appris et pratiqué son écriture« , poursuit le spéléologue.

Notez que tous les objets trouvés dans la mine ont été photographiés et catalogués. Ils ont ensuite été laissés là où ils ont été trouvés.

Si vous n’avez aucun moyen de vous y rendre directement, sachez que vous pouvez visiter la mine depuis le confort de votre canapé. Pour rendre la découverte historique plus accessible au public, le Derbyshire Caving Club et le National Trust se sont en effet associés à Christians Survey and Inspection Solutions, une entreprise spécialisée dans la création de modèles 3D virtuels de bâtiments et d’espaces souterrains.