3 questions pour mieux comprendre le cancer du foie

anatomie du foie humain
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Le cancer du foie concerne environ 8000 Français chaque année, généralement du côté des hommes (à 80 %) et des personnes présentant certains facteurs de risque (obésité, diabète, consommation d’alcool chronique, virus des hépatites B et C, surcharge de fer tabagisme chronique ou encore stéatose hépatique pour ne citer qu’eux). Il se caractérise par le développement d’un ou plusieurs nodules cancéreux au sein de cet organe et malheureusement, la maladie est généralement silencieuse dans ses prémices, ce qui signifie que son diagnostic est généralement tardif et son traitement difficile. Voici ce qu’il faut savoir sur cette maladie qui pourrait causer le décès de 1,3 million de personnes d’ici 2040 selon le CIRC.

Comment le cancer du foie est-il diagnostiqué ?

Plusieurs pathologies hépatiques se manifestant par des douleurs ou gonflements abdominaux, une jaunisse, des nausées et vomissements ou encore une fatigue avec perte d’appétit et de poids peuvent conduire à la découverte du cancer du foie. Cependant, les tumeurs du foie sont généralement silencieuses au départ. Or, cette phase asymptomatique retarde le diagnostic et rend le pronostic vital moins favorable, des complications pouvant survenir à un stade plus avancé de la maladie (notamment une insuffisance hépatique).

C’est la raison pour laquelle les patients atteints d’une maladie chronique du foie telle que la cirrhose ou l’hépatite doivent réaliser des échographies régulières, mais aussi une prise de sang pour évaluer l’état de cet organe, suivi si nécessaire d’un bilan d’extension pour la recherche de métastases. Le scanner ou l’IRM sont ensuite les principaux examens permettant le diagnostic du cancer du foie, mais une scintigraphie osseuse peut aussi être demandée. Des investigations plus poussées permettront en outre de différencier le cancer primitif du foie et les métastases hépatiques liées à d’autres cancers qui auraient migré vers cet organe avant d’y métastaser.

échographie du foie pour le suivi et diagnostic du cancer
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Quels traitements peuvent être proposés ?

On dénombre actuellement quatre types de traitements de référence en cas de cancer hépatique. Il y a tout d’abord l’ablation partielle (ou résection chirurgicale) au cours de laquelle on retire la partie du foie où se trouve la tumeur. Il est également possible de se tourner vers la chimiothérapie (par chimioembolisation ou par thérapie ciblée) afin de diminuer la taille de la tumeur et de ralentir le développement de la maladie, mais aussi vers une destruction tumorale à travers la peau. Cette dernière se conduit sans ouverture de l’abdomen et consiste à utiliser la chaleur ou le froid pour détruire localement la tumeur.

Enfin, la transplantation hépatique permet au malade de recevoir un foie sain provenant d’un donneur. Cependant, le nombre de greffons disponibles est très limité et il s’agit d’une opération lourde qui conduit à une prise de médicament à vie ainsi qu’un suivi médical important. En outre, tous les patients ne peuvent pas y prétendre. Elle est en effet contre-indiquée en cas de maladie chronique grave, notamment cardiaque ou pulmonaire. Le traitement sera évalué et discuté avec l’équipe médicale au cas par cas.

tumeur hépatique cancer du foie
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Quelles sont les chances de survie en cas de cancer du foie ?

Une étude SEER menée entre 1999 et 2005 estimait à 13 % le taux de survie à cinq ans pour ce cancer. Cependant, les chances de survie dépendent de la situation individuelle de chaque patient. En effet, ce chiffre ne prend pas en compte le stade auquel les malades ont été diagnostiqués, le fait qu’ils puissent ou non être opérés, leur âge et sexe, leurs problèmes de santé hors cancer ainsi que les différents progrès réalisés au niveau des traitements et essais cliniques les plus récents. De plus, ces données sont relativement datées. Reste que le cancer du foie est une pathologie de mauvais pronostic, cet organe étant très vascularisé (ce qui induit un risque de métastases élevé) et le cancer étant diagnostiqué sur le tard, ce qui conduit à des chances de survie plus faibles.