Aux États-Unis, des chercheurs ont fait une découverte inquiétante : la présence de microplastiques dans des testicules humains et canins. Selon les auteurs de l’étude, cela pourrait avoir un impact sur la fertilité.
Une plus forte concentration chez les humains
Aujourd’hui, les microplastiques sont partout. En effet, ces petites particules de moins de cinq millimètres de diamètre se trouvent dans les océans, les rivières, l’Antarctique ou encore en haute montagne. En 2022, des particules de ce type ont également été retrouvées dans des poumons d’humains vivants pour la première fois. Plus récemment en avril 2024, une étude prouvait que les microplastiques que nous ingérons sont aussi capables de migrer vers le cerveau.
Une équipe de l’Université du Nouveau-Mexique à Albuquerque (États-Unis) a mené une étude publiée dans la revue Toxicological Science le 15 mai 2024. Les auteurs ont expliqué avoir analysé des tissus testiculaires prélevés sur des chiens et des humains et découvert des microplastiques dans chaque échantillon. De plus, les échantillons humains contenaient trois fois plus de particules que ceux des chiens.
Plus précisément, ils ont mesuré une moyenne de 122,63 microgrammes (mg) de microplastiques par gramme (g) de tissu chez les chiens, contre 329,44 mg/g pour les humains. Les chercheurs ont également souligné le fait que le polyéthylène (PE), principalement utilisé dans la fabrication des bouteilles, était le matériau le plus présent.
Un potentiel impact sur la fertilité masculine
Puisqu’il est question de microplastiques dans les testicules, la possible existence d’un impact sur la fertilité masculine interroge. Il faut dire qu’en général, il existe très peu de recherches sur le sujet, ce qui est très préoccupant. Les scientifiques américains ont poussé leurs travaux jusqu’à analyser l’impact des microplastiques sur les spermatozoïdes des chiens. Les auteurs ont focalisé leur attention sur le polychlorure de vinyle (PVC), dont un niveau élevé a été associé à un nombre plus faible de spermatozoïdes chez les chiens.
« Les humains et les chiens présentent des proportions relativement similaires des principaux types de polymères, prédominants avec le PE. Des corrélations négatives entre le poids des testicules canins et les concentrations de PVC et de PET ont été observées, mais n’impliquent pas de lien de causalité », peut-on lire dans la conclusion de l’étude.
Les prochaines études devraient donc se concentrer sur l’impact des PVC sur les spermatozoïdes humains. Toutefois, il faudrait aussi analyser l’impact de toutes les sortes de plastiques présents dans les microplastiques. En attendant, cette découverte est une énième preuve que les microplastiques ne sont pas seulement un fléau pour l’environnement, mais peuvent également porter atteinte à la santé humaine.