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Les microplastiques pourraient désormais changer le temps

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Crédits : Sansert Sangsakawrat/istock

Les microplastiques, des fragments minuscules issus de la dégradation du plastique, ont envahi divers environnements terrestres, des fonds marins jusqu’aux cieux. Une étude suggère maintenant qu’ils pourraient même influencer la météo, en particulier la formation des nuages.

Présence ubiquitaire des microplastiques

Les particules de microplastiques mesurent moins de 0,5 centimètre, équivalent à la taille d’une graine de sésame. Elles proviennent de diverses sources telles que les vêtements synthétiques, les pneus de voiture, les bouteilles en plastique et les microbilles cosmétiques.

On estime qu’entre 50 et 75 000 milliards de ces microplastiques flottent aujourd’hui dans les océans du monde. Néanmoins, cette pollution ne se limite pas uniquement au milieu marin. Ces particules se retrouvent en effet également dans d’autres environnements terrestres, contribuant à une préoccupation plus large concernant leur ubiquité.

Une étude récente examine justement comment ces déchets miniatures influent sur les nuages. Dans le cadre de ces travaux, des chercheurs de l’Université chinoise du Shandong ont prélevé 28 échantillons d’eau au sommet du mont Tai, à altitude de 1 545 mètres dans l’est de la Chine, pour étudier cette interaction.

Quand le plastique favorise la formation de nuages

Il est ressorti de ces analyses que la concentration moyenne de microplastiques dans l’eau de nuage était de 463 par litre, équivalant à 0,21 par mètre cube dans l’air. Les microplastiques présents dans les nuages avaient également une large gamme de tailles, allant de 8 à 1 542 micromètres. La majorité (60 %) mesurait moins de 100 micromètres, avec des formes dominantes de fragments présentant divers polymères et des couleurs plus foncées.

Cette étude suggère également que les nuages à basse altitude et plus denses contiennent davantage de microplastiques. Ces particules, principalement constituées de polymères courants tels que le polyéthylène téréphtalate, le polypropylène, le polyéthylène, le polystyrène, et le polyamide, subissent des changements lorsqu’elles sont exposées à des conditions nuageuses prolongées.

L’exposition à la lumière ultraviolette et à l’eau filtrée provenant des nuages les rend en effet plus rugueuses. Elles accumulent alors davantage de mercure, de plomb et d’oxygène. Cette rugosité nouvellement acquise pourrait ainsi jouer un rôle dans le déclenchement du développement des nuages, et donc potentiellement influencer les conditions météorologiques, ajoutant ainsi une dimension supplémentaire aux impacts des microplastiques sur notre environnement.

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Crédits : RHJ/iStock

En s’appuyant sur des modèles informatiques, les chercheurs estiment que les microplastiques ont probablement un parcours aérien depuis des zones intérieures très peuplées, plutôt que de provenir de l’océan ou d’autres formations montagneuses. De futures recherches seront néanmoins nécessaires pour approfondir notre compréhension de l’interaction entre les microplastiques et les nuages, et ses implications sur la météo.

Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Environmental Science & Technology Letters.