Des microfossiles révèlent ce que mangeaient nos ancêtres il y a 1,2 millions d’années

Crédits : Wikimedia Commons

L’analyse d’une dent vieille de 1,2 million d’années qui appartenait autrefois à l’un de nos ancêtres a donné de nouvelles informations sur le régime alimentaire de ces anciens hominidés. Mieux encore, l’étude publiée dans The Science of Nature a révélé que ces derniers utilisaient des bâtons de bois pour leur l’hygiène bucco-dentaire.

La découverte nous vient du site archéologique Sima del Elefante, en Espagne. Les vestiges qui en sont régulièrement exhumés ont des datations variées : les restes les plus récents remontent à 300 000 ans et les plus anciens à 1,2 million d’années. C’est notamment sur cette zone que la plus ancienne trace d’hygiène dentaire a été trouvée. Les propriétaires de ces dents sont deux hominidés. Et si les dents sont anciennes, elles sont en revanche relativement peu entartrées. Elles regorgent par contre de microfossiles révélant de nouvelles informations sur le régime alimentaire de ces anciens hominidés.

L’analyse dentaire a en effet révélé que ces deux hominidés mangeaient cru, suggérant alors le feu n’avait pas encore été découvert (la première preuve archéologique directe de l’utilisation du feu a été datée à il y a 800 000 ans, mais sa maîtrise pour la cuisson des aliments est encore débattue). Mais ils sembleraient que ces derniers se fiaient aussi beaucoup à leur environnement. Divers autres microfossiles retrouvés dans les dents proviennent de plantes, de tissus animaux et même d’insectes. Un fragment d’aile de papillon et une patte d’insecte ont été prélevés. Parmi les plantes, des spores fongiques ont également été retrouvées, dont une assimilée au pathogène Alternaria associé à l’asthme et au rhume des foins.

Credits : University of York

Mais ce n’est pas tout : des morceaux de bois non comestibles situés sur le fond de la molaire ont également été prélevés. Une présence qui s’explique très probablement par un curage minutieux de la dent. Cela n’a rien de surprenant sur le papier : à l’heure actuelle, certaines populations ont toujours recours à divers bâtons pour assurer leur hygiène dentaire. Seulement la preuve la plus récente à ce jour de cet acte d’hygiène buccale ne remontait qu’à environ 49 000 ans. L’œuvre de Neandertal.

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