À long terme, l’exploitation des astéroïdes semble inéluctable si nous voulons maintenir une technologie de pointe. Un groupe de biologistes pense d’ailleurs qu’un micro-organisme pourrait nous aider. Celui-ci serait capable d’extraire les métaux rares des astéroïdes.
Dans un futur relativement proche, la raréfaction des ressources minières et les difficultés du recyclage des métaux impliquées dans la fabrication des objets high-tech devraient finir par nous contraindre à ralentir le développement des hautes technologies au cours du XXIe siècle. Sans métaux précieux, la nanotechnologie atteindra également ses limites ; la conquête des ressources minières des astéroïdes apparaît donc comme inévitable. Mais encore faut-il disposer des technologies adéquates.
L’une d’entre elles reposera peut-être sur l’utilisation d’un extrémophile bien connu, une archée du nom de Metallosphaera sedula, un micro-organisme qui ne se développe et ne se reproduit que dans un environnement très acide et à des températures dépassant les 50 °C. Son postulat pour un voyage en direction des astéroïdes semble alors légitime.
Un groupe de biologistes a récemment fait état de travaux sur ces organismes qui se développent idéalement à 73 °C et lorsque le pH est de 2 en tirant leur énergie de l’oxydation des minerais à base de sulfures métalliques. Il en est ressorti que Metallosphaera sedula préférait se nourrir des métaux contenus dans les météorites pierreuses plutôt que ceux des roches terrestres. Ainsi, lors d’une expérience ressemblant à la fermentation de levure de bière, ils ont pu constater que l’archée « consommait » en seulement deux semaines de la poussière de météorite en libérant du nickel alors qu’un processus similaire durait deux mois avec des roches terrestres.
C’est donc tout naturellement que Metallosphaera sedula pourrait être utilisée pour extraire des métaux rares dans des astéroïdes. Des tests plus approfondis seront bien évidemment nécessaires avant de compter cette archée dans nos rangs. Des tests du comportement dans le vide sont déjà prévus, ainsi qu’une étude de son comportement au contact de minéraux martiens synthétiques.
Source : futura-science