Selon un rapport publié dans The Guardian, les singes hurleurs du Mexique tomberaient des arbres « comme des pommes ». Quelle est la cause de cet étrange phénomène ?
Les températures de plus en plus élevées au Mexique semblent avoir raison des singes hurleurs du pays. Et pour cause : ces épisodes de canicule à répétition auraient tué des centaines de spécimens, les faisant tomber des arbres comme des pommes sous l’effet de la chaleur extrême.
Une hécatombe provoquée par des températures extrêmes
Le mois de mai est celui de tous les records : pas moins de dix villes mexicaines ont atteint des températures extrêmes, le maximum enregistré s’élevant à 47,4°C. Des conditions climatiques inhabituelles qui ont d’ailleurs provoqué plusieurs coupures de courant à travers le pays. Sans compter l’assèchement des lacs et des barrages et l’épuisement des réserves d’eau dûs au faible pourcentage de précipitations.
Dans l’état de Tabasco au sud-est du Mexique, plus de 80 singes hurleurs ont été retrouvés morts, succombant à la chaleur torride qui frappe le pays depuis le mois de mars. Sévèrement déshydratés, les primates tomberaient des arbres comme des pommes, puis succomberaient aux blessures provoquées par leur chute. Selon le biologiste Gilberto Pozo, le décès des primates ne serait pas dû à un seul, mais à plusieurs facteurs :
La mort des singes hurleurs est certes dûe à la chaleur, mais aussi à la sécheresse, aux feux de forêt et à la déforestation qui privent les animaux d’eau, de fruits et d’ombre.
Les primates encore en vie après leur chute auraient quant à eux été secourus par des habitants, souffrant cruellement de fièvre et de déshydratation. Ces spécimens seraient actuellement en voie de guérison dans un complexe vétérinaire.
Le singe hurleur, une espèce sentinelle essentielle
Le singe hurleur, aussi appelé alouate, est un genre de primate originaire d’Amérique tropicale. Son nom s’explique par les cris auxquels le singe se livre chaque matin (ou lorsqu’il se bat avec un congénère), et dont les échos peuvent se faire entendre jusqu’à cinq kilomètres. Ce serait en raison de son os hyoïde, hypertrophié, que l’animal pourrait produire de tels sons.
Les scientifiques considèrent souvent le singe hurleur comme une espèce dite « sentinelle », soit un animal dont la présence, l’absence ou le comportement reflète l’état de l’écosystème local. Extrêmement sensibles aux changements environnementaux, les singes hurleurs réagissent en effet rapidement aux perturbations comme les températures extrêmes, mais aussi la fragmentation des forêts, la pollution, et bien sûr, la déforestation.