Mexique : les dessous du magnifique cénote Angelita !

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Crédits : Ralph Kehrer / Google Maps

Célèbre rendez-vous des plongeurs, le cénote Angelita au Mexique est un lieu exceptionnel. Outre la beauté de l’endroit, ce dernier fascine également les scientifiques. Pourquoi s’agit-il d’un lieu aussi spécial ?

Un endroit féerique

Le Mexique est très prisé pour ses pyramides, ses constructions mayas, ses forêts et bien d’autres. Parmi ces intérêts, nous retrouvons les cénotes, une sorte de gouffre généré par l’effondrement du plafond d’une grotte. Le gouffre se remplit alors de l’eau provenant de la jungle à proximité ainsi que d’eau de mer.

Le plus féerique des cénotes est peut-être celui d’Angelita (« petit ange »). Situé dans l’État de Quintana Roo près du Yucatan, ce cénote est bien présent sur les cartes (voir ci-après) mais se fait assez discret, au bout d’un chemin de terre relié à la route principale et traversant la jungle.

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Crédits : capture Google Maps
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Crédits : capture Google Maps

Trois couches bien distinctes

Arrivé sur les lieux, chacun peut admirer un petit lac muni d’un embarcadère de bois. Cependant, l’intérêt de ce cénote ne concerne pas seulement la surface. Rappelons que ces formations sont des dépressions pouvant atteindre plusieurs dizaines de mètres de profondeur. Parfois, des failles et autres ramifications permettent une communication avec l’océan. Dans le cas du cénote Angelita, les 25 premiers mètres de profondeur correspondent à de l’eau douce et claire.

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Crédits : Pavo Gómez Orea/Google Maps

Ensuite, nous retrouvons une autre couche de quelques mètres, faite de plusieurs troncs d’arbres et branches au sein d’un composé toxique : le sulfure d’hydrogène. Or, ce composé est issu de la décomposition des végétaux sombrant dans les eaux du cénote. Après avoir passé cette épaisseur de liquide trouble se trouve une dernière couche, à savoir de l’eau de mer pouvant descendre jusqu’à 50 m de profondeur. Ainsi, la couche intermédiaire de sulfure d’hydrogène n’est autre qu’une halocline. Il s’agit du point de rencontre entre l’eau douce et l’eau salée. Dans la mythologie maya, cette couche représentait une sorte de porte donnant vers l’inframonde, comportant neuf strates sur lesquelles régnaient neuf seigneurs de la Nuit.

Enfin, il est tout à fait possible d’observer ce phénomène en faisant une petite expérience à la maison. Il suffit de prendre un verre d’eau très salée et de verser délicatement à sa surface une quantité d’eau douce à l’aide d’une cuillère placée à l’horizontale. Plus tard, une troisième couche brumeuse devrait apparaître, générée par les variations d’indice de réfraction entre les deux premières couches.