Mexico veut construire l’un des plus grands parcs urbains du monde

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Mexico propose de construire un parc urbain deux fois plus grand que le quartier de Manhattan, à New York. De quoi restaurer les systèmes fluviaux de la région, et pourquoi pas servir de modèle à d’autres grandes villes.

Il y a encore quelques années, un gigantesque aéroport devait se construire au-dessus des zones humides situées à l’est de Mexico. Les premières briques avaient d’ailleurs été posées, mais en 2018, le nouveau président du pays, Andrés Manuel López Obrador, a finalement annulé le projet. En lieu et place, l’homme aimerait faire aménager un parc urbain de 12 300 hectares, s’étendant sur 16 kilomètres de long.

Pour vous donner une idée de l’étendue du projet, dites-vous que ce parc, s’il se concrétise, pourrait être deux fois plus grand que le quartier de Manhattan. Pas de Central Park. De Manhattan.

Pour le gouvernement mexicain, une telle structure pourrait servir plusieurs objectifs : faire face aux pénuries d’eau croissantes, aux inondations et au changement climatique.

Irriguer à nouveau la région

Revenons un peu en arrière. À l’époque aztèque, de nombreux lacs tapissaient les environs. Ils étaient d’ailleurs la principale source d’eau de la région. Mais l’arrivée des Espagnols au début du 16e siècle, lors du siège de la ville de Tenochtitlan, a tout changé. En quelque années seulement, tous les lacs ont été vidés.

Plusieurs siècles plus tard, une fois indépendant, le Mexique dut penser et construire des centaines de kilomètres de tuyaux pour acheminer environ 30% de son eau depuis l’extérieur. Le reste est pompé dans un aquifère souterrain.

Le problème c’est que Mexico, qui n’était qu’une simple ville au départ, s’est rapidement transformée en mégalopole. Elle compte aujourd’hui plus de 20 millions d’habitants, et pompe deux fois plus d’eau que son aquifère ne peut en renouveler.

Ce projet de parc devrait normalement être construit à environ 16 kilomètres du centre-ville de Mexico. Le principal objectif de son architecte, Iñaki Echeverría, sera donc de restaurer une grande partie de la zone dans son état antérieur, en « ramenant à la vie » les eaux des lacs qui ont été drainées.

L’idée sera de faire acheminer le ruissellement des eaux pluviales dans les zones humides, ce qui permettra également de reconstituer les aquifères. Une grande partie de cette eau devra être drainée depuis la ville de Mexico, largement bétonnée, qui essuie de nombreuses inondations durant la saison des pluies.

La première phase de ce projet – qui intègre la restauration du lac Nabor Carrillo et la construction d’installations sportives publiques dans une partie adjacente – devrait débuter début 2020. Cette partie comprendra également un sentier de course de 10 kilomètres, qui viendra s’enrouler autour du lac. Le gouvernement espère ouvrir cette première section du parc d’ici 2021.

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Crédits : Iñaki Echeverría

« Les villes apprennent souvent les unes des autres »

Ce projet de restauration des espaces naturels de très grande envergure, à proximité du centre-ville, pourrait selon certains experts affecter l’avenir des espaces publics dans le monde.

« Si cela réussit, beaucoup de gens iront là-bas et en tireront des enseignements, analyse par exemple Steffen Lehmann, directeur de l’Université du Nevada de Las Vegas. Les villes apprennent souvent les unes des autres ».

Ces projets de « villes vertes » sont d’autant plus importants à une époque de réchauffement accéléré de la planète. « Cela va avoir un impact énorme, poursuit Steffen Lehmann. Nous avons besoin de ces parcs pour maintenir les villes au frais en raison de l’effet insulaire urbain ».

Les bâtiments et les trottoirs absorbent en effet la chaleur du soleil, puis la rediffusent. En conséquence, il n’est pas rare d’enregistrer des températures bien supérieures dans les villes que dans les campagnes.

Ce type de projet permettra également de capter davantage de carbone, et d’atténuer la pollution atmosphérique.

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