Soutenue par Bill Gates, la société américaine Koloma envisage une nouvelle approche pour exploiter l’hydrogène natif. En théorie révolutionnaire, elle permettrait de détecter, explorer et produire de l’hydrogène naturel à faible coût et surtout sans émissions de gaz à effet de serre.
Exploiter l’hydrogène à l’état naturel
En décembre 2023, le plus gros gisement d’hydrogène natif au monde a été découvert en France, dans les profondeurs du bassin du puits Folschviller. Selon les estimations, la zone en renfermerait pas moins de 250 millions de tonnes. Or, cet « or blanc », réputé écologique malgré quelques bémols, pourrait favoriser la sortie du pétrole, un des objectifs formulés lors de la dernière COP28.
Rappelons que l’hydrogène natif (ou naturel/blanc) se distingue des autres sources, notamment l’hydrogène vert, par sa principale caractéristique. En effet, il se trouve à l’état naturel et il est donc possible de l’exploiter. En revanche, il semble assez rare sur Terre. On en retrouve seulement 0,14 % dans la croûte terrestre à cause des conditions spécifiques à l’origine de sa formation. L’exploiter est toutefois le projet de Koloma, une société américaine dont le but est d’identifier et commercialiser cette ressource à l’échelle mondiale. La start-up affirme vouloir installer une production rentable économiquement tout en étant respectueuse de l’environnement.

Crédits : Carole Raddato / Wikimedia Commons
Une nouvelle approche pleine de promesses
Sur sa plateforme Web, Koloma déclare que sa technologie de production permettrait de produire de l’hydrogène de manière constante sans générer de gaz à effet de serre (GES). La start-up a évoqué une réaction eau-roche dans les sous-sols nommée « serpentinisation », qui permet au dihydrogène naturel de se former et se stocker continuellement dans les formations géologiques récentes. Cette approche nouvelle est source d’espoir puisque selon des études antérieures citées par Koloma, environ 23 millions de tonnes de cette ressource sont naturellement produites sur Terre chaque année. Or, cette quantité pourrait répondre à un tiers de la demande annuelle en hydrogène.
« Nos méthodes de production s’approvisionnent en hydrogène de manière propre, continue et rentable, éliminant les obstacles qui ont historiquement entravé une adoption généralisée. Nous sommes activement engagés dans l’exploration et évaluons des actifs qui joueront un rôle important dans les efforts de décarbonation des États-Unis.« , peut-on lire sur le site de Koloma.
La start-up désire donc rapidement déployer des moyens pour développer ses activités d’exploration, de production et de commercialisation d’hydrogène natif. Par ailleurs, il faut savoir que plusieurs personnalités croient au projet de Koloma dont Bill Gates, le fondateur de Microsoft. Si la société dispose déjà de capitaux, le département américain de l’Énergie a également attribué à cette dernière des subventions par l’intermédiaire de l’agence ARPA-E.
