Des chercheurs développent une méthode pour inciter les cellules adipeuses à brûler des calories

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Gros plan d'une cellule adipeuse prise au microscope électronique à transmission. Crédits : BSIP/UIG

Dans la lutte contre l’obésité, une découverte récente des scientifiques de l’Université de Californie à San Francisco (UCSF) ouvre de nouvelles perspectives : la possibilité de transformer les cellules adipeuses blanches en leurs homologues beiges qui sont capables de brûler des calories au lieu de simplement stocker de l’énergie. Cette avancée pourrait révolutionner le traitement de l’obésité et de ses complications associées, offrant un nouvel espoir pour des thérapies plus efficaces et mieux tolérées.

Comprendre le défi lié à l’obésité et les types de cellules adipeuses

L’obésité, un problème de santé mondial croissant, est souvent liée à des pathologies telles que le diabète de type 2 et les maladies cardiaques qui sont exacerbées par l’accumulation excessive de graisse blanche autour de l’abdomen. En effet, les cellules adipeuses blanches qui sont principalement dédiées au stockage de l’énergie sont essentielles, mais elles peuvent devenir dangereuses en excès.

En revanche, les cellules brunes jouent un rôle crucial dans la thermogenèse, générant de la chaleur en brûlant du sucre et de la graisse pour maintenir la température corporelle.

Découvertes plus récemment, les cellules adipeuses beiges combinent les caractéristiques des cellules blanches et brunes, offrant ainsi une flexibilité unique pour stocker ou brûler de l’énergie en fonction des besoins du corps.

Notre corps peut naturellement convertir les cellules adipeuses blanches en cellules brunes/beiges, mais seulement en petites quantités et dans des conditions bien précises. Depuis longtemps, les scientifiques cherchent donc un moyen de le faire de manière plus efficace dans le but d’aider à prévenir ou à traiter les maladies mentionnées ci-dessus. Jusqu’à présent, ces efforts n’ont cependant pas encore donné lieu à des traitements sûrs, d’où l’intérêt de cette nouvelle découverte.

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Micrographie électronique à balayage colorée (SEM) d’un échantillon de tissu adipeux. Crédits : Steve Gschmeissner

Nouvelle percée scientifique

Une étude menée par des chercheurs de l’Université de Californie a récemment permis d’identifier la protéine KLF-15 comme un élément clé dans la régulation de cette transition.

En manipulant génétiquement des souris pour qu’elles soient dépourvues de KLF-15 dans leurs cellules adipeuses blanches, les chercheurs ont plus précisément observé une transformation significative de ces cellules en cellules adipeuses beiges. Ces dernières sont capables d’effectuer la thermogenèse et de brûler des graisses pour produire de la chaleur corporelle. Cette découverte suggère que la protéine KLF-15 joue un rôle crucial dans le mécanisme de conversion. Elle ouvre ainsi la voie au développement de nouveaux traitements potentiels pour l’obésité.

Ces découvertes ont été étayées par des recherches préliminaires menées sur des cellules adipeuses humaines. Là encore, les scientifiques ont observé que la protéine KLF-15 interagit spécifiquement avec le récepteur Adrb1, un récepteur adrénergique impliqué dans la régulation du métabolisme lipidique et énergétique. Cette interaction semble jouer un rôle clé dans le processus de transformation des cellules adipeuses blanches en cellules beiges.

« Beaucoup de gens pensaient que ce n’était pas faisable », a déclaré dans un communiqué Brian Feldman, auteur principal de l’étude. « Nous avons montré non seulement que cette approche fonctionne pour transformer ces cellules adipeuses blanches en cellules beiges, mais aussi que la barre pour y parvenir n’est pas aussi haute que nous le pensions. »

Ainsi, bien que les recherches sur les cellules adipeuses blanches et beiges soient encore à un stade préliminaire, ces découvertes ouvrent la voie à de nouvelles stratégies de lutte. Avec davantage de recherches et d’essais cliniques, ces avancées pourraient en effet potentiellement conduire à des traitements plus efficaces et mieux tolérés pour les millions de personnes confrontées à l’obésité et à ses complications.