Une météorite martienne s’apprête à retourner sur sa planète

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Crédits : NASA

Une météorite martienne retrouvée sur Terre il y a 20 ans sera du voyage dans le cadre de la mission Mars 2020 de la NASA. L’agence américaine doit en effet s’appuyer dessus pour calibrer plusieurs de ses instruments.

C’est le Musée d’histoire naturelle de Londres qui, depuis sa découverte à Oman en 1999, conservait cette météorite martienne baptisée Sayh al Uhamiyr 008 (ou SaU 008). Un morceau de cette roche, expulsée de sa planète il y a environ 650 000 ans, a rejoint il y a quelques semaines la base de Cap Canaveral, en Floride. Et pour cause : elle intègre la très attendue mission Mars 2020, dont le lancement est prévu ce jeudi (30 juillet). Dans quelques mois, la météorite sera donc de retour sur sa planète.

« Chaque année, nous fournissons des centaines de spécimens de météorites à des scientifiques du monde entier pour qu’ils les étudient, explique Caroline Smith, responsable des collections des sciences de la Terre au musée. Mais renvoyer l’un de nos échantillons à environ 100 millions de km de chez nous pour approfondir nos connaissances est une vraie première pour nous ».

Pas un simple « retour à l’envoyeur »

La NASA compte s’appuyer sur cet échantillon pour calibrer son bras robotique SHERLOC. Muni d’un laser, d’une caméra (appelée WATSON) et de plusieurs spectromètres, ce dernier aura pour objectif de sonder la présence de biosignatures potentielles sur différents échantillons de roche.

Mais n’oublions pas que Mars est un environnement inhospitalier. Citons notamment les variations de températures et la présence de poussière. Sans oublier les rayons UV qui pilonnent constamment la surface. C’est pourquoi, pour s’assurer que les mesures prises par SHERLOC seront exactes, ses instruments de précision devront être périodiquement recalibrés.

Dans cet esprit, le rover Perseverance emportera dans ses bagages une dizaine d’échantillons de matériaux différents, dont la fameuse météorite martienne. Les ingénieurs pointeront les instruments vers ces différentes cibles une fois tous les trois à cinq mois pour vérifier que les longueurs d’onde et les échelles spatiales mesurées sur place correspondent aux propriétés connues des exemples d’origine.

Pour être efficace en tant que matériau d’étalonnage, la météorite devait refléter au mieux les propriétés des échantillons que le rover pourrait rencontrer. SaU 008, composée majoritairement de basalte (très commun sur Mars), se présentait alors que le modèle idéal.

De plus, cette météorite présente l’avantage d’être particulièrement solide. « Certains des échantillons martiens que nous possédons sont très fragiles, poursuit Caroline Smith. Mais celui-ci est aussi résistant que de vieilles bottes ».

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Une tranche de météorite martienne. Un échantillon similaire va être prochainement renvoyé sur la planète rouge dans le cadre de la mission Mars 2020.  Crédits : NASA / JPL

Retour d’échantillon

Pour rappel, il est prévu que Perseverance atterrisse en février 2021 dans le cratère de Jezero, un environnement considéré comme potentiellement habitable il y a plusieurs milliards d’années. Certains des échantillons recueillis par le rover seront alors mis sous scellés en vue d’un retour sur Terre.

Analysées ensuite en laboratoire avec une instrumentation de pointe, ces roches nous permettront d’en apprendre encore davantage sur Mars. À la manière, finalement, dont les roches lunaires ramenées sur Terre grâce aux missions Apollo nous ont permis de mieux comprendre la nature de notre satellite.

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