Cette météorite appartient à une cousine disparue de la Terre

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La météorite EC 002. Crédits : Maine Mineral and Gem Museum / Darryl Pitt

Une météorite ayant atterri dans le désert du Sahara l’année dernière est plus ancienne que la Terre. Plus intéressant encore, son âge et sa teneur en minéraux suggèrent qu’elle intégrait jadis la croûte d’une planète en formation.

La météorite épinglée EC 002 a été découverte en mai 2020 dans la mer de sable de l’Erg Chech, en Algérie. La roche s’est rapidement distinguée. Plutôt que la composition chondritique de la plupart des météorites récupérées (morceaux de poussière et de roche qui se collent ensemble), sa texture était en effet ignée, affichant des inclusions de cristaux de pyroxène.

La roche a donc été rapidement classée comme une achondrite. Il s’agit d’un type de météorite composée d’un matériau volcanique provenant d’un corps parent avec une croûte et un noyau distincts. On dénombre environ 3100 de ces objets sur Terre, mais la plupart sont originaires d’astéroïdes rocheux. Et sur cet échantillon, environ 95 % proviennent uniquement de deux corps parents, dont l’un est l’astéroïde Vesta, l’un des plus gros objets de la ceinture d’astéroïdes. EC 002 elle, se démarque.

Les restes d’une protoplanète

De récentes analyses des isotopes de l’aluminium et du magnésium contenus à l’intérieur ont indiqué que son corps parent était très ancien, vieux de 4, 566 milliards d’années.

Sa composition chimique a également révélé qu’elle avait été « forgée » dans un réservoir de magma partiellement fondu dans la croûte du corps du parent. La plupart des météorites rocheuses proviennent de sources avec des croûtes basaltiques – lave rapidement refroidie qui est riche en fer et en magnésium – mais la composition de l’EC 002 suggère que la croûte de son corps parent était faite d’andésite, un matériau riche en silice.

Or, des études ont déjà montré que de telles croûtes d’andésite infusées de silice étaient probablement courantes pendant la phase de formation de planètes en formation (protoplanètes).

En outre, après avoir comparé les « empreintes digitales » de EC 002 avec celles de tous les groupes d’astéroïdes connus (analyses des modèles de longueur d’onde dans la lumière qu’ils émettent ou reflètent), les chercheurs n’ont trouvé aucune correspondance.

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Deux vues d’un morceau de EC 002. La masse principale de cette roche est conservée au Maine Mineral and Gem Museum. Crédits : Maine Mineral and Gem Museum / Darryl Pitt

Aussi, ils concluent que cette météorite est probablement le morceau d’une protoplanète qui a depuis été détruite ou absorbée par de plus grandes planètes rocheuses lors de la formation de notre système. À l’époque, l’environnement de notre Soleil était en effet on ne peut plus chaotique. Trop chaotique pour nombreux embryons planétaires.

Vous retrouverez les détails de l’étude dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences.