Il y a peu, nous évoquions un couple d’Indiens ayant décidé de célébrer son mariage dans le métavers. Si la situation sanitaire en lien avec le coronavirus limite les participants dans le cas de célébrations classiques, le métavers permettra au couple de réunir virtuellement pas moins de 2 500 personnes. Alors qu’on le présente comme étant la prochaine étape de l’évolution d’Internet, certains chercheurs ont récemment exprimé leurs craintes à son sujet. Selon eux, ce nouveau monde virtuel pourrait en effet également servir à certains groupes terroristes pour leurs campagnes de recrutement.
Un terrain idéal pour le recrutement
Entre engouement, crainte ou rejet, le métavers ne laisse pas indifférent, pas même le trio de chercheurs de l’Université du Nebraska à Omaha (États-Unis) qui a pris la parole dans une tribune de The Conversation le 7 janvier 2022. L’équipe estime être enthousiaste concernant le potentiel du métavers en matière de progrès humains. En revanche, certaines dérives possibles sont immanquablement source d’interrogation.
Selon ces scientifiques américains, cet univers réunissant les mondes réel et virtuel pourrait en effet représenter un terrain idéal pour diverses organisations terroristes. Cela pourrait par exemple permettre de réunir de possibles futurs adeptes se trouvant aux quatre coins du monde lors de meetings virtuels. Les chefs de ces organisations pourraient prononcer des discours devant d’importantes assemblées et ainsi recruter de nouveaux membres.

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Crédits : Sinenkiy / iStockUn risque bien réel
Les chercheurs ont également mentionné l’assaut du Capitole par des partisans de Donald Trump en janvier 2021. Le métavers pourrait permettre de recréer virtuellement certains lieux à l’identique, et donc de mieux planifier les attaques. En connaissant chaque recoin de l’endroit ciblé, les membres des organisations auraient alors la possibilité de coordonner des itinéraires alternatifs et autres plans B en cas de problème imprévu.
Par ailleurs, le métavers pourrait donner l’idée à certaines personnes de passer à l’action virtuellement. Les chercheurs évoquent l’exemple d’un genre de reconstitution de la chute des tours jumelles du World Trade Center de septembre 2001. Évidemment, aucun mort ne serait à déplorer, mais là encore, il s’agit de communication et de propagande provenant d’organisations qui pourraient occuper l’espace que représente le métavers.
Enfin, si évoquer ces risques semble cohérent, les scientifiques ne font également pas vraiment confiance aux plateformes (Facebook en tête) pour assurer un contrôle efficace et empêcher les dérives. Il faut dire que ces mêmes plateformes ont déjà échoué à contrôler pleinement les différents déferlements de haine et autres fake news sur leurs propres réseaux sociaux. Un des moyens utiles pour contrer ces risques sera donc de sensibiliser les utilisateurs avant que ceux-ci ne décident d’utiliser le métavers.