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Deux mesures rapides pourraient rĂ©duire de 24 % la pollution de l’aviation civile

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Crédits : Clemens Vasters / Flickr

En attendant que des dĂ©cisions fortes soient prises, un scientifique britannique suggère la mise en place immĂ©diate de deux mesures dans l’aviation civile. Si ces mesures resteraient insuffisantes, elles pourraient toutefois avoir un impact important.

RĂ©duire les Ă©missions de l’aviation civile

Rappelons tout d’abord que l’aviation civile participe activement au dĂ©règlement climatique. En effet, elle reprĂ©sente environ 2,5 % des Ă©missions globales de CO2. Par ailleurs, une autre donnĂ©e est plus importante encore : l’aviation civile est responsable de 12 % des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre en gĂ©nĂ©ral, dont les oxydes d’azote (NOx). Dans l’actuel contexte d’urgence climatique et d’augmentation gĂ©nĂ©rale du trafic, de nombreux chercheurs tentent de mettre au point des solutions fonctionnant Ă  l’aide de carburants propres comme l’hydrogène et autres biocarburants. Cependant, ces projets ne sont pas prĂªts d’aboutir avant quelques annĂ©es.

Dans une publication dans la revue Aerospace parue en juillet 2022, le chercheur Kieran Tait, de l’UniversitĂ© de Bristol (Royaume-Uni), a proposĂ© deux mesures qu’il serait possible de mettre en place tout de suite pour rĂ©duire de 24 % l’empreinte climatique de l’aviation civile. L’une de ces mesures concerne directement les NOx. Selon le scientifique, les oxydes d’azote interagissent en haute altitude avec l’atmosphère, brĂ»lant du mĂ©thane pour crĂ©er de l’ozone. Or, si le mĂ©thane est un puissant gaz Ă  effet de serre, l’ozone l’est Ă©galement.

« Malheureusement, les Ă©missions de NOx par les avions causent plus de rĂ©chauffement par la production d’ozone que de refroidissement par la rĂ©duction du mĂ©thane », explique Kieran Tait, interrogĂ© par The Conversation le 1er septembre 2022.

Chemins optimisés et vols en formation

La seconde mesure concerne les « contrails » ou traĂ®nĂ©es de condensation gĂ©nĂ©rĂ©es par les avions, dont l’impact sur le rĂ©chauffement climatique est souvent ignorĂ©. FormĂ©es plus facilement dans une atmosphère froide et humide, ces traĂ®nĂ©es piègent la chaleur Ă©mise par la surface de la Terre et reprĂ©sentent 51 % de l’impact total de l’aviation civile sur le dĂ©règlement climatique.

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Crédits : imnoom / iStock

Kieran Tait affirme qu’Ă  l’inverse du CO2, les contrails, mais aussi les NOx dĂ©pendent de leur interaction avec l’atmosphère. Ainsi, il serait possible de faire voler les avions dans des conditions permettant de limiter ces Ă©missions. Le chercheur propose donc de faire emprunter aux appareils des chemins optimisĂ©s qui Ă©viteraient les zones et altitudes caractĂ©risĂ©es par des taux d’humiditĂ© importants, Ă©vitant ainsi la formation de condensation. Cela serait bĂ©nĂ©fique pour l’environnement, malgrĂ© une lĂ©gère hausse de la consommation de kĂ©rosène. Autrement dit, le chemin le plus court n’est pas forcĂ©ment le moins polluant.

Le chercheur propose Ă©galement de faire voler les avions en formation plutĂ´t que seuls. Un avion volant Ă  un ou deux kilomètres derrière un autre appareil pourrait bĂ©nĂ©ficier de son aspiration et ainsi rĂ©duire ses Ă©missions de CO2 d’environ 5 %. Surtout, l’accumulation des Ă©missions de NOx des deux avions en question atteindrait un niveau de concentration qui ne permettrait pas la formation d’ozone. Enfin, ces vols en formation pourraient aussi limiter les traĂ®nĂ©es de condensation.