Aux États-Unis, des chercheurs ont testé le concept de méronymat. Il intègre un nouveau système de communication qui dévoile partiellement l’identité de ses utilisateurs. Selon les responsables du projet, l’expérience a donné des résultats assez satisfaisants.
Trouver un certain équilibre
Rappelons tout d’abord que prendre la parole sur les réseaux sociaux sous sa véritable identité est loin d’être un acte anodin. En effet, les risques de cyberharcèlement sont bien présents et peuvent détruire la vie d’une personne. En revanche, si l’anonymat total protège de ce phénomène, il peut aussi avoir un effet pervers comme la publication de discours haineux et/ou toxiques.
Dans une prépublication sur la plateforme arXiv en février 2024, une équipe du Massachusetts Institute of Technology (MIT) a évoqué le concept de méronymat. Il s’agit ici de trouver un équilibre entre l’anonymat et l’usage de sa véritable identité. Ainsi, les chercheurs ont eu l’idée de dévoiler de manière incomplète l’identité d’une personne.
Les auteurs ont conçu LiTweeture, un nouveau système de communication qui a pour but d’aider les jeunes scientifiques à mieux utiliser les réseaux sociaux X et Mastodon pour poser des questions en lien avec leurs recherches. Certains faits professionnels peuvent donc être communiqués, par exemple l’affiliation universitaire et le domaine d’expertise, sans que l’identité complète de la personne ne soit dévoilée.

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Crédits : Scanrail / iStockDécourager les mauvais comportements
Selon les responsables du projet, l’expérience d’un mois a donné des résultats concluants. La vingtaine de volontaires estime que le méronymat permet de se sentir plus à l’aise afin de poser des questions, notamment à des universitaires plus expérimentés. En effet, un certain nombre de jeunes scientifiques craignaient que le fait de demander de l’aide puisse les faire paraître ignorants sur un sujet. Citons également la crainte d’être embarrassés en public si personne ne répond à la question.
Pour les chercheurs, le méronymat est ainsi un bon moyen de contribuer et tirer parti de la communauté tout en évitant l’inhibition sociale. En effet, cela permet de créer un environnement dans lequel chaque internaute se sent à l’aise pour s’exprimer, tout en gardant une responsabilité suffisante afin de décourager les mauvais comportements.
Désormais, les scientifiques désirent étendre le méronymat à d’autres communautés ouvertes à son utilisation et surtout dans le cadre d’autres sujets bien plus polarisés, notamment la politique. La tâche sera sûrement plus difficile dans la mesure dans ce domaine, les clivages sont très nombreux et les sujets déchaînent davantage les passions.