Sur Mercure il y a de la glace… et plus qu’on ne l’imaginait !

Crédits : NASA/Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory/Carnegie Institution of Washington

Nous savons grâce à la mission MESSENGER que de l’eau subsiste au fond de certains grands cratères de Mercure, la planète la plus proche de notre étoile. De nouvelles analyses des données récoltées par la sonde suggèrent pourtant que la planète pourrait contenir encore plus de glace dans des cratères également plus petits.

Mercure étant la planète la plus proche du Soleil, on aurait tendance à penser intuitivement que la surface est trop chaude pour que de la glace puisse se former et subsister. C’est pourtant le cas. L’idée a d’abord été avancée en 1990 lorsque les télescopes radar ont découvert des régions fortement réfléchissantes à l’intérieur de plusieurs cratères près des pôles de la planète. Étant donné que Mercure est très peu inclinée, ces cratères ne reçoivent que très peu de lumière du soleil. Les températures sont telles (-73 °C) que si vous avez de l’eau à proximité, celle-ci pourra se transformer en glace. Sur la base des données de MESSENGER, on estimait que Mercure pouvait contenir entre cent milliards à un trillion de tonnes de glace d’eau aux deux pôles et que la glace pourrait atteindre jusqu’à vingt mètres de profondeur. Il semblerait pourtant qu’il y en ait plus.

Ariel Deutsch et Gregory Neumann, du Goddard Space Flight Center de la NASA, ont récemment examiné de nouveau les données recueillies par la sonde MESSENGER qui orbitait autour de Mercure entre 2011 à 2015. La sonde était notamment équipée d’outils lui permettant de cartographier la surface et de détecter les zones réfléchissantes. Ils ont alors découvert l’existence de trois nouveaux grands cratères avec des dépôts de glace importants à l’intérieur. Combinés, les cratères mesuraient environ 3 400 kilomètres carrés. À côté de ces trois grands cratères, quatre gisements de glace plus petits ont également été trouvés. Ils avaient chacun avec des diamètres inférieurs à environ cinq kilomètres.

« Nous pensions jusqu’à présent que la glace de surface sur Mercure n’existait principalement qu’à l’intérieur des grands cratères, mais des dépôts peuvent également être trouvés à plus petite échelle », explique Ariel Deutsch. « Il y a finalement plus de glace sur Mercure qu’on ne le pensait ». Et la découverte de ces nouveaux gisements de glace plus petits pourrait changer la façon dont nous considérons la glace, et donc l’eau dans le reste de notre Système solaire. Pour Jim Head, qui a participé aux recherches, cette étude « ouvre de nouvelles perspectives ». Il pense notamment à la Lune, où des dépôts semblables peuvent être trouvés.

Ceci dit, on ne sait toujours pas exactement comment cette glace a pu se former sur la surface de Mercure. L’une des théories avance que l’eau aurait été apportée par des comètes et astéroïdes venus impacter la surface de la planète. Une autre suggère que le vent solaire aurait introduit de l’hydrogène sur la surface qui se serait mélangé plus tard avec de l’oxygène pour former de l’eau. Une chose est certaine : aussi petite et inerte soit-elle, Mercure a encore beaucoup de choses à nous apprendre.

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