Il y a quelques jours, la sonde BepiColombo a profitĂ© d’une fronde gravitationnelle offerte par VĂ©nus pour gagner en vitesse et corriger sa trajectoire la menant vers Mercure. Le vaisseau en a profitĂ© pour prendre une jolie photo de la planète.
Il y a quasiment deux ans, la sonde BepiColombo, fruit d’une collaboration entre l’Agence spatiale europĂ©enne (ESA) et l’Agence spatiale japonaise (JAXA), Ă©tait lancĂ©e depuis la Guyane dans le but de rejoindre Mercure en 2025. Une fois sur place, il est prĂ©vu que le vaisseau libère deux orbiteurs, chacun se plaçant sur une orbite diffĂ©rente. Celui de l’ESA, le Mercury Planetary Orbiter (MPO), rĂ©alisera une cartographie complète de la planète, tandis que le Mercury Magnetospheric Orbiter (MMO) exploitĂ© par la JAXA, visera Ă Ă©tudier son champ magnĂ©tique et sa magnĂ©tosphère. Cette mission doit normalement durer un an.
Toutefois, atteindre Mercure – la planète la proche du Soleil – n’est pas une mince affaire. Il s’agit en effet de ne pas partir en ligne droite. Pour mener Ă bien son pĂ©riple très Ă©nergivore, la sonde BepiColombo doit donc s’appuyer sur plusieurs planètes dans le but de profiter de leur assistance gravitationnelle. Neuf de ces manoeuvres ont Ă©tĂ© prĂ©vues : un survol de la Terre, deux de VĂ©nus et six de Mercure, avant d’atteindre finalement son orbite finale.
Le 10 avril dernier, BepiColombo a opéré son premier survol. Au cours de cette manoeuvre, la sonde s’est rapprochée à environ 12 700 kilomètres de la surface de Terre, se positionnant au-dessus de l’Atlantique.

Premier survol de Vénus
Le 15 octobre dernier, le vaisseau a clĂ´turĂ© son premier survol de VĂ©nus, s’approchant à ​​moins de 10 720 kilomètres de la planète, selon l’Agence spatiale europĂ©enne (ESA).
Les ingĂ©nieurs de mission ont Ă©videmment profitĂ© de cette nouvelle manoeuvre gravitationnelle pour photographier VĂ©nus. La camĂ©ra principale du vaisseau n’Ă©tant pas encore disponible, les chercheurs se sont appuyĂ©s sur l’une des deux petites camĂ©ras « selfie » de la sonde. Sur cette image (ci-dessous), VĂ©nus est Ă environ 17 000 km. Une antenne et un morceau du magnĂ©tomètre de la sonde sont Ă©galement Ă©galement visibles.
D’autres instruments actifs pendant le survol ont permis aux chercheurs de recueillir des donnĂ©es sur l’Ă©paisse atmosphère de VĂ©nus, et sur l’interaction de la planète avec le vent solaire, le flux constant de particules chargĂ©es qui s’Ă©coule du Soleil Ă travers l’espace. D’autres donnĂ©es seront Ă©galement collectĂ©es sur le second survol de VĂ©nus prĂ©vu en aoĂ»t 2021.