L’humanité n’a pas attendu la révolution industrielle pour commencer à polluer. Une étude a par exemple mis en évidence une importante pollution au mercure sur certains sites mayas classés. Considéré comme sacré, le mercure aurait peut-être contribué à décimer la population.
Des niveaux de pollution au mercure très importants
L’industrie a utilisé le mercure jusqu’à tardivement avant qu’il soit désigné comme étant responsable de la mort de nombreux artisans, notamment au XIXe siècle. Cette substance est en effet toxique pour les systèmes nerveux central et périphérique. À l’époque, le mercure était utilisé en tant que colorant dans le but d’obtenir des couleurs pourpres très prisées. Plus précisément, il était question de « cinabre », une espèce minérale contenant du sulfure de mercure connue depuis la Grèce Antique.
Le département de géographie de l’Université College London (Royaume-Uni) a publié une étude dans la revue Frontiers le 23 septembre 2022. L’objectif ? En savoir davantage sur l’héritage environnemental laissé par les Mayas. Or, l’équipe qui s’est chargée des recherches dit avoir relevé d’importants niveaux de pollution au mercure sur certains sites archéologiques. Cette substance dépasse même les seuils de dangerosité, si bien que les scientifiques ont été priés de redoubler de vigilance.
Si la pollution de l’environnement au mercure se retrouve habituellement plutôt dans les lieux urbains contemporains et les zones industrielles, ce n’est pas le cas chez les Mayas. Ici, il est question d’une présence de mercure depuis des siècles et d’une infiltration profonde dans les sols. Selon les chercheurs, ces incroyables taux de mercure concernent sept des dix sites de la période classique, c’est-à-dire du VIe au IXe siècle de notre ère.
Pourquoi une telle présence ?
Comment se fait-il que les Mayas aient utilisé autant de mercure ? Comme l’explique le géoarchéologue américain Nicholas Dunning ayant participé à l’étude, les Mayas pensaient que les objets pouvaient contenir du « ch’ulel« . Il s’agissait d’une force spirituelle provenant du sang. Ainsi, le pigment rouge que contenait le cinabre était considéré comme étant sacré. Seulement, voilà, les Mayas ignoraient que cette substance était aussi mortelle.
Par ailleurs, les recherches ont montré que le cinabre n’était pas directement extrait des territoires mayas, mais provenait d’autres contrées d’Amérique Centrale. Or, la manière dont les Mayas se sont procuré la substance en question reste méconnue. Ils en ont peut-être acheté à des peuples voisins ou encore produit à l’aide d’un procédé chimique. En attendant, les chercheurs estiment que le cinabre a largement contribué au déclin des Mayas à cause de sa toxicité.