Meraxes gigas, un énorme dinosaure aux bras minuscules

Meraxes gigas dinosaure
Crédits : Carlos Papolio

Une équipe de paléontologues décrit la découverte d’un nouveau dinosaure prédateur géant de Patagonie aux bras aussi courts que le T. rex. Meraxes gigas est le carcharodontosauridé le plus complet à ce jour de l’hémisphère sud. Sa découverte confirme une évolution convergente des bras courts parmi les théropodes mégaprédateurs.

Les dinosaures carnivores géants tels que tyrannosauridés et les abélisauridés se caractérisent par des membres antérieurs très réduits qui contrastent avec leurs dimensions énormes et leurs crânes massifs. Un autre groupe qui suit ce modèle est celui des carcharodontosauridés. Ces derniers dominaient la plupart des continents au début du Crétacé. Cependant, malgré de nombreuses découvertes au cours des trois dernières décennies, certains aspects de leur anatomie, notamment en ce qui concerne le crâne ou l’avant-bras, restent mal connus, d’où l’intérêt de cette étude.

Un nouveau géant aux bras courts

Une équipe de paléontologues annonce en effet la découverte d’un nouveau membre de ce groupe, qui comprend également d’autres titans tels que Giganotusaurus ou Mapusaurus. Les restes de l’animal ont été fouillés dans le nord de la Patagonie, en Argentine. Depuis lors, l’équipe de Juan Ignacio Canale, du musée paléontologique Ernesto Bachmann de Villa El Chocón, a soigneusement préparé et examiné le squelette. Ces analyses ont confirmé qu’il s’agissait bien d’une nouvelle espèce. Celle-ci vient d’être nommée Meraxes gigas d’après le nom d’un dragon dans la série de livres « A Song of Ice and Fire » de George RR Martin.

Les membres de cette espèce, qui évoluaient il y a environ 95 millions d’années, arboraient un crâne orné de crêtes, de bosses et de petites cornes. Ce spécimen en particulier serait mort vers l’âge de quarante-cinq ans, ce que présente environ deux fois l’espérance de vie du T. rex apparu plus de vingt millions d’années plus tard. L’animal était cependant tout aussi énorme (environ onze mètres de long pour quatre tonnes), et muni des dents acérées et de petits bras proportionnellement au reste de son corps.

« Nous avons longtemps pensé que c’étaient les abélisauridés et surtout les tyrannosaures qui avaient de grosses têtes, de longues jambes et de petits bras« , explique James Napoli du Musée américain d’histoire naturelle de New York. « Ce fossile révèle que les carcharodontosauridés, qui comprennent M. gigas, suivaient également le même type de tendance évolutive« .

Meraxes gigas dinosaure
Les fossiles de l’animal. Source : Current Biology

Il semblerait ainsi que ces différents dinosaures, pourtant très éloignés les uns des autres sur l’arbre de l’évolution, aient développé leurs bras indépendamment.

À partir du fossile, les chercheurs ont également déterminé que les muscles des bras de M. gigas étaient bien développés. Cela laisse à penser qu’ils n’étaient peut-être pas complètement inutiles. Les auteurs pensent qu’ils n’étaient probablement pas utilisés pour la prédation (leur énorme crâne suffisait), mais pour maintenir un partenaire pendant l’accouplement ou pour se redresser après une chute.