La science savait déjà que le fait d’adopter un régime végétarien ou végétalien assurait une diminution des émissions de gaz à effet de serre (GES). Toutefois, jusqu’à aujourd’hui, aucune étude n’avait permis de quantifier cette baisse. De nouvelles recherches viennent récemment de paraître afin de combler ce manque.
Limiter les GES, mais pas seulement
Le végétarisme (sous toutes ses formes) fait régulièrement parler de lui. Par exemple, en 2019, une étude avait permis de conclure qu’un régime de ce type pouvait réduire de 22 % les risques de maladies cardiaques. Il faut dire que les effets sur la santé sont très souvent mis en avant, tout comme l’aspect environnemental, notamment au sujet des émissions de GES. Toutefois, il n’existait jusqu’à aujourd’hui aucun travail de recherche ayant permis d’évaluer à quel point les menus végétariens permettent de limiter les pollutions en comparaison des régimes carnés.
Afin de remédier à ce manque d’information, des chercheurs de l’Université d’Oxford (Royaume-Uni) ont publié une étude dans la revue Nature Food le 20 juillet 2023. Ces recherches ont intégré les habitudes alimentaires de 50 500 Britanniques et des données associées à 570 analyses réalisées autour d’environ 38 000 fermes dans 119 pays. Selon les auteurs de ces travaux, un régime principalement végétarien limite les émissions de GES, mais également la pollution de l’eau et l’utilisation de terres agricoles.
Un bénéfice indéniable pour l’environnement
Arrêtons-nous sur le terme « principalement ». Pour les responsables de l’étude, une personne qui consomme au quotidien 50 g de viande ou moins est responsable de moitié moins de gaz à effet de serre et de pollution de l’eau avec une utilisation moindre de terres agricoles. Rappelons au passage qu’un régime « principalement » à base de viande inclut au moins 100 g de viande par jour. Les chercheurs estiment également que la différence entre un régime strictement sans viande et un régime en incluant une petite quantité n’est pas vraiment significative.
« Encourager les gros mangeurs de viande à réduire leur consommation de viande et encourager les végétariens à devenir végétaliens devrait entraîner une baisse des émissions. Cependant, il est difficile de justifier des changements dans le régime alimentaire des omnivores modérés sur la base de ces résultats, si ce n’est de passer à un régime complètement régime végétalien », ont déclaré les responsables de l’étude dans un article publié par The Guardian.
Ainsi, les chercheurs ont également évalué les effets positifs d’un régime végétalien, c’est-à-dire rejetant les viandes, poissons, fruits de mer, œufs et produits laitiers. Dans ce cas, il devient question d’une baisse de 75 % des émissions de GES, de la pollution de l’eau et de l’utilisation de terres agricoles. L’étude a aussi permis de souligner une baisse de 64 % de la destruction de la faune et de 54 % de la consommation d’eau.