ISS : le samedi matin, c’est jour de ménage !

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Crédits : NASA

Le samedi matin, les astronautes à bord de l’ISS consacrent quelques heures au nettoyage de la station pour éviter la prolifération bactérienne et fongique. Mais comment se passe un jour de ménage au-dessus de la Terre, concrètement ?

Le week-end à bord de la station est relativement tranquille. Pour faciliter le repos des astronautes pendant ces deux jours, les caméras embarquées ne sont pas configurées pour diffuser de live en direct, tandis que les appels depuis le centre de contrôle se font rares, et ne contiennent généralement que de brèves communications. Les résidents peuvent ainsi se détendre comme bon leur semble. Bon, pas tout à fait.

En réalité, l’équipage consacre en effet trois à quatre heures de leur samedi matin au nettoyage de leur environnement pour éviter la prolifération de champignons, moisissures et autres bactéries.

Lingettes et nettoyage des grilles de ventilation

Le contrôle des micro-organismes est naturellement essentiel à bord de l’ISS. D’après certaines études, certains se débrouillent d’ailleurs encore mieux dans cet environnement de microgravité que sur Terre. Aussi, tout est mis en oeuvre pour éviter les risques inutiles.

« Nous devons désinfecter toutes les surfaces que nous touchons chaque semaine« , a récemment expliqué le Français Thomas Pesquet, arrivé sur place le 24 avril dernier pour sa seconde mission en orbite. Certaines mesures, a-t-il ajouté, « sont similaires à celles que vous pourriez trouver dans les hôpitaux ou les aéroports pour empêcher la propagation des bactéries« .

Mains courantes, microphones, ordinateurs… Pour le nettoyage de toutes les surfaces régulièrement touchées, les astronautes utilisent des lingettes désinfectantes. En règle générale, c’est l’actuel Commandant de la station qui attribue à chacun les zones à nettoyer.

« Les modules les plus difficiles à nettoyer sont certainement le Node 3, où nous avons les toilettes et l’équipement d’exercice, et le Node 1, à l’intérieur duquel nous mangeons« , avait un jour précisé l’astronaute italienne Samantha Cristoforetti dans un article de blog. Habituellement, les astronautes nettoient à tour de rôle les modules les plus salissants.

Les résidents doivent également aspirer régulièrement les grilles de ventilation à l’intérieur desquelles tous les petits débris flottant dans la cabine finissent par être emportés. Là encore, c’est essentiel. Une grille de ventilation bloquée pourrait en effet nuire aux mécanismes d’épuration du dioxyde de carbone de la station, rendant l’air à l’intérieur impropre à la respiration.

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L’astronaute Samantha Cristoforetti portant son uniforme de Starfleet. Crédits : NASA

Expériences anti-microbiennes

La croissance de micro-organismes nocifs dans un environnement aussi fermé que l’ISS pouvant menacer l’intégrité physique des astronautes, des expériences sont régulièrement menées pour tester diverses approches antibactériennes et antivirales.

Boeing, par exemple, teste actuellement un nouveau type de revêtement de surface anti-microbien susceptible de prévenir la propagation des micro-organismes. Ces travaux pourraient ensuite servir dans la vie de tous les jours, ici sur Terre, notamment dans les aéroports.

L’expérience, concrètement, oblige les résidents à toucher régulièrement plusieurs ensembles d’objets, dont une boucle de siège d’avion, un morceau de tissu de ceinture de sécurité et un plateau de repas. Certains sont traités avec le revêtement anti-microbien, et d’autres non. Dès le retour de ces échantillons sur Terre, Boeing se chargera d’analyser l’efficacité avec laquelle le revêtement a pu limiter, voire stopper la propagation des micro-organismes.

L’Agence spatiale européenne (ESA) avait déjà mené des travaux similaires il y a peu. L’expérience, appelée Matiss (Microbial Aerosol Tethering on Innovative Surfaces in the International Space Station), est revenue sur Terre plus tôt cette année après plus de douze mois dans l’espace.