Des équipes de l’Université de Bourgogne développent des caméras « intelligentes » capables de détecter et de réagir à un incident sans assistance humaine. Rassurez-vous, vous ne serez plus jamais seul (e).
Deux équipes du laboratoire électronique informatique et image (Le2I) de l’université de Bourgogne viennent de présenter un concept de caméras « intelligentes » capables de réagir seules à des anomalies. Si un feu se déclare dans un bâtiment, elles pourront le détecter, le localiser et sonner l’alarme. Plus fort encore, reliées à un système d’écran de télévision, elles indiqueront avec des flèches le chemin le plus sûr pour sortir sans avoir à croiser les flammes.
Dominique Ginhac, responsable de l’équipe en électronique du Le2I raconte. « Traditionnellement, en matière de vidéosurveillance, quelqu’un se trouve derrière un pupitre à regarder des écrans. Dans notre projet, l’acquisition d’images, le traitement et le renvoi d’informations après analyse sont assurés par les caméras. » Ces dernières n’ont d’ailleurs rien de spécial, elles peuvent être achetées en grandes surfaces. C’est le logiciel de traitement d’image les reliant qui fait l’originalité du projet. Les chercheurs lui ont appris à reconnaître différentes choses. « À partir des plans du bâtiment on va lui faire comprendre que cet objet qui se déplace est une personne » Il isole alors l’individu de l’image et informe l’ordinateur central de sa présence. Christophe Nicolle de l’équipe Checksem explique : « Les caméras échangent non plus des images, mais des informations sur l’activité dans le bâtiment. L’idée du “cerveau artificiel” consiste à croiser ces informations pour en vérifier la cohérence dans le temps, mais surtout compléter la vision de chaque caméra. »
« Nous avons beaucoup travaillé sur l’aide aux personnes âgées, avec la détection de chute par exemple. L’idée est de savoir si la personne est bien debout. Nous avons donc appris au système à reconnaître diverses positions en jouant, nous-mêmes chercheurs, des scènes ! » Ainsi, les caméras repéreront un malaise et si elles estiment que personne d’autre n’est sur les lieux, elles alerteront les secours. Toutes ces situations montrent bien que le système a été pensé dans un but uniquement sécuritaire. D’ailleurs, il ne stocke pas les images, mais se contente d’accumuler des statistiques sur ce qui se passe dans le bâtiment. Cette décision peut évoluer avec le temps et la volonté de l’entreprise qui l’utilise. Le système peut apprendre à reconnaître de nouvelles choses, comme un visage afin de le suivre dans le bâtiment. Les applications sont infinies, reste à savoir combien de temps la protection de la vie privée sera un facteur limitant. Nous le saurons bientôt, le système de surveillance sera disponible dans 6 à 18 mois. Sarah Connor, vous savez ce qu’il vous reste à faire.