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Pourquoi un membre fantôme provoque-t-il une sensation de douleur ?

Crédit : iStock

Après une amputation, près de 90 % des personnes amputées ressentent une forte douleur au niveau de leur membre fantôme. Censée disparaître avec le temps, la douleur entraîne de lourds troubles psychologiques et physiologiques. Mais d’où est-elle censée provenir ?

La perte d’un bras ou d’une jambe ne signifie pas l’arrêt de flux nerveux. Lorsqu’un membre est sectionné, on observe la formation d’un amas de fibres nerveuses semblable à une tumeur bénigne. Cette accumulation de tissus nerveux sous-cutanés au niveau du moignon est appelée « névrome ». Ce névrome continuerait d’envoyer des informations nerveuses au système cérébral, malheureusement en provenance d’un membre inexistant et donc synonyme de douleur !

Ceci concerne uniquement les personnes dont les nerfs fonctionnent encore ! Dans le cas des paraplégiques par exemple, les parties de leur corps ne répondent plus à aucuns stimulus nerveux donc la cause de la douleur serait d’origine cérébrale. La perte de motricité d’un ou plusieurs membres entraînerait l’inutilité de certaines parties du cortex, donnant lieu à un remodelage du cerveau ! Ce processus appelé plasticité cérébrale intervient quotidiennement au cours de nos actions physiques et mentales.

Crédits : assenstad/Pixabay

Ainsi, les parties du cortex jusqu’alors responsables de la motricité de certains membres sont colonisées par d’autres zones du cortex cérébral aux fonctions totalement différentes. Certains neurones devenus inutiles ne sont plus stimulés, ils disparaissent pour laisser place à la formation de nouveaux circuits neuronaux. Cette plasticité cérébrale n’empêche pas de laisser des traces et certaines zones du cerveau gardent tout de même un souvenir d’une fonction ancienne plus possible à ce jour, mais dont la douleur peut encore s’exprimer.

La douleur d’un membre fantôme est due à des incohérences neuronales entre le cortex cérébral et l’impossibilité de bouger le membre inexistant. Ce serait donc la non-réponse de motricité qui provoquerait les douloureuses sensations au niveau d’un membre fantôme.

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