Si rien ne change, les mégalopoles vont devenir de vraies fournaises

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La hausse des températures mondiales entraînera des vagues de chaleur qui devraient toucher de manière disproportionnée les mégalopoles d’Europe, d’Asie et d’Australie, révèle une étude.

Ce n’est un secret pour personne : les températures dans le monde augmentent. Le Forum économique mondial à par ailleurs prédit que les conditions météorologiques extrêmes seraient la plus grande menace pour l’humanité en 2018. Si certaines régions du monde seront touchées par les pluies diluviennes et les ouragans, les mégalopoles, elles, devraient souffrir de la chaleur.

Analysant les données de 9 000 stations météorologiques à travers le monde, une équipe de chercheurs de l’Université de Californie à Irvine (États-Unis) a récemment déterminé que la température globale avait augmenté de 0,19 °C par décennie au cours des 50 dernières années. Avec une augmentation de 0,25 °C entre 1986 et 2015, ils ont également noté que l’augmentation était encore plus flagrante au cours des 30 dernières années. Ils notent par ailleurs que ces températures en hausse s’accompagnent d’un risque accru de « vagues de chaleur à court terme » en Europe, en Asie et en Australie. L’étude publiée dans la revue Earth’s Future révèle aussi que les chercheurs pensent que ces vagues de chaleur auront un impact disproportionné sur les mégalopoles de chaque continent.

Selon les Nations Unies, près de 54 % de la population mondiale résidait dans les zones urbaines en 2014. D’ici 2050, ce chiffre devrait atteindre les 66 %, soit environ deux personnes sur trois dans le monde. Des milliards d’individus risquent ainsi de subir ces vagues de chaleur, en particulier les foyers les plus pauvres. « Il y a plus d’un milliard de personnes vivant dans l’extrême pauvreté, dont beaucoup résident dans des mégapoles et de grands centres urbains », note Simon Michael Papalexiou, auteur principal de l’étude. « La plupart de ces personnes n’ont pas accès à la climatisation ou à d’autres alternatives pour se protéger ».

Ces épisodes climatiques s’appuient ici sur l’effet « d’îlot de chaleur ». En milieu urbain, l’air chaud a tendance à se maintenir plus longtemps puisque des surfaces comme l’asphalte, le béton, le verre et l’acier absorbent les rayons du Soleil – et a fortiori la chaleur. De telles vagues dévastatrices ont déjà été répertoriées dans le passé : celle de 2003 en Europe (et notamment en France) qui a causé la mort de quelque 70 000 personnes, et une autre en Russie en 2010, qui a tué près de 55 000 personnes.

Pour les chercheurs, rendre les villes plus vertes contribuerait grandement à faire baisser les températures dans ces zones urbaines, et à réduire la menace des vagues de chaleur. Dans la nature, la végétation aide à dissiper la chaleur, tandis que les bâtiments et l’asphalte l’amplifient. En conséquence, les architectes commencent à concevoir des structures plus vertes, comme le projet de tour de la Forêt-Blanche à Paris, un bâtiment qui sera couvert de 2 000 arbres et arbustes.

Reste à savoir si ces vagues vont continuer de s’amplifier à un rythme toujours plus rapide. « Si c’est le cas, les effets néfastes pour les sociétés humaines seront inévitables », conclut le chercheur.

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