Les médecins de demain seront-ils des superordinateurs ?

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Une équipe de chercheurs de l’UNC Lineberger Comprehensive Cancer Center de l’Université en Caroline du Nord s’est récemment appuyée sur l’informatique cognitive pour passer au crible toute une masse de données. Ces dernières on été produites par des études scientifiques dans le but « d’identifier des essais cliniques potentiellement pertinents ou des options thérapeutiques pour les patients cancéreux basés sur la génétique de leurs tumeurs ».

En d’autres termes, il s’agit ici de faire appel à des techniques informatiques avancées pour identifier plus efficacement les traitements potentiellement utiles contre le cancer. Les résultats de ces chercheurs, publiés dans la revue The Oncologist, suggèrent que cette nouvelle méthode pourrait effectivement aider les médecins à rester au top de la littérature scientifique actuelle et à venir. Pour mettre la méthode à l’épreuve, les chercheurs ont fait appel à l’IBM Watson spécialité génomique, un logiciel d’intelligence artificielle capable d’emmagasiner, de comprendre et de croiser d’importants volumes d’informations.

Le but était ici de comparer les données pertinentes relevées par la machine, et de les comparer à celles retenues par un panel d’experts en cancérologie. Sur les 1 018 cas de cancer analysés, les experts ont pour cette étude identifié des altérations génétiques pouvant donner lieu à une intervention dans 703 cas. Watson à lui identifié les mêmes 703 cas, mais a également noté des options thérapeutiques potentielles chez 323 patients supplémentaires. De ces ajouts, 96 n’avaient pas été observés précédemment pour avoir une mutation exploitable. « Pour être clair, les 323 cas supplémentaires d’altérations exploitables identifiées par Watson se composaient de seulement huit gènes qui n’avaient pas été considérés comme pouvant être mis en action par le conseil », note William Kim, de l’École de médecine de l’UNC.

Ces recherches en informatique cognitive sont aujourd’hui utilisées pour comprendre le comportement suicidaire ou encore pour identifier les lésions mammaires qui pourraient se transformer en cancer, mais ces applications continueront à se développer au fur et à mesure que la technologie se perfectionnera. Microsoft a déjà prévu d’utiliser l’IA, non pas pour déceler le cancer, mais pour trouver un remède contre celui-ci. L’IA s’est par ailleurs déjà révélée capable de prédire les crises cardiaques avec plus de précision que les médecins. Ces progrès et ceux à venir laissent aujourd’hui présager un futur dans lequel robots et superordinateurs pourront diagnostiquer et traiter les maladies les plus « sérieuses », passant au crible des données qui auraient normalement submergé les médecins.

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