Mauvaise nouvelle pour les globe-trotters, voyager pollue quatre fois plus que prévu !

avion
Crédits : Pexels / Anugrah Lohiya

L’empreinte carbone du tourisme est environ quatre fois plus importante que ce que l’on pensait auparavant, selon une étude mondiale publiée dans Nature Climate Change.

Des chercheurs de l’UniversitĂ© de Sydney, de l’UniversitĂ© du Queensland (Australie) et de l’UniversitĂ© nationale Cheng Kung (TaĂ¯wan) ont rĂ©cemment travaillĂ© ensemble pour tenter d’évaluer l’impact du tourisme sur le bien-Ăªtre de notre planète. Prenant en compte le transport, l’hĂ©bergement, la nourriture et les boissons, les souvenirs, les vĂªtements et autres cosmĂ©tiques, le tourisme mondial produit environ 8 % des Ă©missions mondiales de gaz Ă  effet de serre – beaucoup plus que les estimations prĂ©cĂ©dentes.

Pour déterminer les émissions réelles produites par le tourisme, les chercheurs ont analysé plus d’un milliard de chaînes d’approvisionnement d’une gamme de produits consommés par les touristes. En combinant une base de données détaillée sur le commerce international et des comptes indiquant quels biens et services les touristes ont acheté, ils alors identifié les flux de carbone de 160 pays entre 2009 et 2013. « Nos résultats montrent que les émissions liées au tourisme ont augmenté d’environ 15 % au cours de cette période, passant de 3,9 à 4,5 gigatonnes équivalent CO2 (GtCO2e) », peut-on lire, soit quatre fois plus que ce que les évaluations précédentes laissaient envisager.

Cette hausse provient principalement des dépenses touristiques liées au transport, au shopping et à la nourriture. « Nous estimons que notre appétit croissant pour les voyages et un scénario de statu quo augmenteraient les émissions de carbone du tourisme mondial à environ 6,5 gigatonnes d’ici 2025 », poursuivent les chercheurs. « Le tourisme, vu sa croissance et son intensité carbone, va représenter une part grandissante des émissions mondiales de gaz à effet de serre », préviennent-ils, appelant à « une surveillance continue de la situation ».

En 2013, les États-Unis affichaient la plus forte empreinte carbone touristique, suivis de la Chine, l’Allemagne, l’Inde, le Mexique et le BrĂ©sil, une empreinte due Ă  la fois au tourisme sur leur territoire et Ă  leurs ressortissants voyageant Ă  l’étranger. Mais ce sont les habitants des petites Ă®les, ainsi que ceux de destinations populaires comme la Croatie, la Grèce ou la ThaĂ¯lande, qui subissaient le plus fort impact gĂ©nĂ©rĂ© par des visiteurs Ă©trangers. Les Maldives arrivent ici en tĂªte de liste : 95 % des Ă©missions liĂ©es au tourisme proviennent des visiteurs internationaux. Ces rĂ©sultats soulèvent la question de l’impact du tourisme sur les petits États insulaires. Or, le fait est que les petites Ă®les dĂ©pendent des revenus des touristes. Et en mĂªme temps, ces touristes menacent la biodiversitĂ© de ces Ă®les.

Selon les chercheurs, mettre en place une taxe carbone ou un système d’échanges de quotas d’émissions – notamment aux services aĂ©riens – pourrait se rĂ©vĂ©ler indispensable « pour accroĂ®tre la pression ». En effet, les voyages Ă  l’international nĂ©cessitant des vols long-courriers comptent parmi les secteurs les plus florissants du tourisme. Selon l’IATA, l’Association internationale du transport aĂ©rien, le nombre total de passagers devrait quasiment doubler d’ici 2036 pour atteindre les 7,8 milliards par an.