Mauvaise nouvelle pour la vie autour de Proxima Centauri

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Crédits : Mark Myers / OzGrav

Un récent bulletin météorologique de notre voisine stellaire la plus proche, Proxima Centauri, laisse à penser que la vie n’a probablement aucune chance de se développer autour.

Située à seulement 4,2 années-lumière, Proxima Centauri est l’étoile la plus proche du Soleil. Il y a environ quatre ans, une équipe d’astronomes de l’European Southern Observatory annonçait la découverte d’une planète en orbite autour de cette étoile baptisée depuis Proxima Centauri b. Il y a quelques mois, des chercheurs ont également évoqué la possible présence d’une seconde planète autour de cette étoile. Des études supplémentaires seront en revanche nécessaires pour le confirmer (ou non).

Ceci dit, ce système planétaire intéresse la communauté scientifique pour la simple et bonne raison que Proxima Centauri b évolue dans la zone dite « habitable » de Proxima Centauri. Ainsi, depuis sa découverte, plusieurs études ont été menées dans le but de déterminer si ce monde pourrait ou non abriter un ou plusieurs océans, notamment. Néanmoins, il convient également de s’intéresser à son étoile.

Les naines rouges

Proxima Centauri n’a en effet rien à avec le Soleil. Et pour cause : c’est une naine rouge. Ces étoiles, très représentées dans la Galaxie (environ 70 % des effectifs), sont plus petites et plus fraîches que la nôtre. Cela signifie que leur zone habitable est plus proche du centre stellaire, beaucoup plus proche que Mercure ne l’est du Soleil.

Autre point important : certaines de ces naines rouges sont connues pour être très instables, projetant régulièrement dans leur entourage des éruptions stellaires. Autrement dit, le fait d’évoluer dans leur zone habitable ne garantit en rien que la vie puisse un jour y apparaître, et encore moins s’y développer.

Aussi la question est : Proxima Centauri est-elle une naine rouge « calme » ou instable ? Malheureusement, la réponse risque de ne pas vous plaire.

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Vue d’artiste de l’exoplanète Proxima b. Crédits : ESO/M. Kornmesser/Wikipedia

Une météo spatiale particulièrement violente

En 2017, déjà, une équipe d’astronomes avait détecté une gigantesque éruption stellaire à la surface de l’étoile. Une éruption si puissante que si la vie était effectivement présente sur Proxima b, elle venait probablement de disparaître.

Dans le cadre d’une nouvelle étude, des chercheurs ont pour la première fois isolé des sursauts radio de type IV autour de Proxima Centauri. Or, sur Terre, ces événements se manifestent suite aux éjections de masse coronale, beaucoup plus violentes que les « simples » éruptions solaires. Autrement dit, il y a de fortes chances pour que Proxima Centauri puisse elle aussi libérer ces éjections, dans lesquelles de grandes quantités de plasma ionisé et de rayonnement électromagnétique sont projetées dans l’espace.

« Notre propre Soleil émet régulièrement de nuages ​​chauds de particules ionisées (éjections de masse coronale). Toutefois, étant donné que celui-ci est beaucoup plus chaud que Proxima Centauri et d’autres étoiles naines rouges, notre “zone habitable” est loin de sa surface, de sorte que la Terre est relativement à l’abri de ces événements », explique M. Zic, principal auteur de l’étude. « De plus, notre planète propose un champ magnétique très puissant capable de nous protéger de ces explosions intenses de plasma ».

Cette recherche, à l’inverse, montre que la ou les planètes autour de Proxima Centauri peuvent ainsi subir une forte érosion atmosphérique, les exposant à des rayons X et UV très violents. Aussi d’après l’astronome, il semble probable que les étoiles les plus communes de la galaxie – les naines rouges – ne soient définitivement pas de bons endroits pour que la vie telle que nous la connaissons puisse correctement se développer.

Vous retrouverez les détails de l’étude dans The Astrophysical Journal.