Mauvaise nouvelle, l’étendue de la banquise Arctique n’a jamais été aussi faible à cette période de l’année

Credit: Capture Video

Alors que 2016 sera sans nulle surprise l’année la plus chaude jamais enregistrée, la situation en Arctique devient critique. De nouvelles données de la Nasa sur la fonte des vieilles glaces de la banquise viennent en effet noircir un tableau déjà très sombre. 

La situation de la banquise arctique est critique. En effet, au plus chaud de l’été, lorsque la fonte a été la plus importante, la superficie des glaces arctiques fut 40 % inférieure à celle de la fin des années 1970. La situation devient hors de contrôle puisque désormais, « c’est la glace plus ancienne qui est en train de disparaître » déclare Walt Meier, glaciologue au Goddard Space Flight Center de la Nasa. « Or cette glace ancienne a un rôle de bouclier : un été chaud fera fondre toute la jeune glace, mais ne doit théoriquement pas éliminer complètement la vieille glace. Or, celle-ci est de plus en plus fragile, mince et dispersée. De sorte que le bouclier arctique n’est plus aussi efficace qu’avant ».

Pour affirmer cela, le glaciologue s’est appuyé sur des mesures réalisées notamment par des satellites micro-onde passifs. Ceux-ci permettent d’enregistrer les émissions thermiques de la banquise et de suivre à la trace les blocs de glace qui la constituent. Comme le montre la vidéo de la Nasa (ci-dessous), on peut constater le déclin de la glace annuelle de l’Arctique, mais également de la glace pluriannuelle, la vieille glace.

À cette période, l’étendue des glaces n’a jamais été aussi faible depuis le début des mesures, comme on peut le constater sur le graphique suivant. Cette dernière étant désormais inférieure à l’année 2012, dernier triste record en date.

Il faut dire que les températures y sont très largement au-dessus de la normale avec par exemple sur les sept prochains jours, une température moyenne qui est localement supérieure de 20 °C par rapport à la normale au Pôle Nord.

En 1980, la glace pluriannuelle représentait jusqu’à 20 % de la couverture Arctique. En 2016, elle n’occupe que 3 % de cette surface. « La glace plus ancienne était comme la police d’assurance de la banquise arctique : comme nous la perdons, la probabilité que l’océan soit totalement libre de glace l’été augmente », ajoute Walt Meier. Cette perte de la vieille glace est lourde de conséquences puisqu’elle empêche la banquise de récupérer son étendue estivale, mais cela la fait également entrer dans un cercle vicieux en modifiant l’ensemble de l’écosystème de la région puisqu’elle rend l’ensemble de la calotte glaciaire encore plus sensible au réchauffement climatique qu’elle ne l’est déjà.