Mauvaise nouvelle : les ocĂ©ans sont aujourd’hui plus calmes

océan
Crédits : Tiago Fioreze / Wikipedia

Sous l’effet du rĂ©chauffement climatique, l’atmosphère est plus agitĂ©e mais les ocĂ©ans sont en revanche plus calmes. Selon les chercheurs, ce phĂ©nomène de stabilitĂ© augmente plus rapidement que prĂ©vu. Or, ceci n’est absolument pas une bonne nouvelle pour la biodiversitĂ© et la planète d’une manière gĂ©nĂ©rale.

Une stabilitĂ© des « strates » de l’ocĂ©an problĂ©matique

En raison du rĂ©chauffement climatique, notre atmosphère a tendance Ă  devenir plus instable. Dans le cas des ocĂ©ans, le phĂ©nomène inverse se produit. Ceux-ci se stabilisent Ă  une vitesse plus rapide que ce que les chercheurs de la PennState University (États-Unis) ne l’espĂ©raient. Il s’agit lĂ  d’une mauvaise nouvelle pour la biodiversitĂ© et la planète en gĂ©nĂ©ral. Les scientifiques ont dĂ©crit le problème dans une Ă©tude publiĂ©e dans la revue Nature Climate Change le 28 septembre 2020.

Dans les ocĂ©ans, les masses d’eau forment des couches ayant diffĂ©rentes strates de tempĂ©ratures et de densitĂ©. Lorsque l’ocĂ©an est stable, ces couches ne bougent plus et donc, ne se mĂ©langent plus entre-elles. L’eau fraĂ®che du fond chargĂ©e en oxygène ne remonte plus Ă  la surface pour apporter de l’oxygène mais aussi des nutriments aux eaux de surface. Ces mĂŞmes eaux de surface deviennent alors incapables d’absorber davantage de CO2 en provenance de l’atmosphère afin de le couler au fond de l’eau (voir ci-après). Il s’agit en somme d’une sorte de cercle vicieux.

absorbtion CO2 des océans
Crédits : Plateforme Océan et Climat

Un effet amplificateur sur les ouragans

Pour les meneurs de l’Ă©tude, ce phĂ©nomène est Ă  la fois le rĂ©sultat du rĂ©chauffement des eaux de surface et de la fonte des glaciers. La tempĂ©rature de surface et la salinitĂ© de profondeur sont plus Ă©levĂ©es, entraĂ®nant une plus importante stratification des ocĂ©ans. Rappelons que la fonte des glaciers apporte de l’eau douce Ă  l’eau salĂ©e des ocĂ©ans.

Les chercheurs expliquent que la capacitĂ© des ocĂ©ans Ă  attĂ©nuer le rĂ©chauffement climatique est plus difficile lorsqu’il y a moins de mĂ©langes. Une baisse des mĂ©langes descendants des eaux qui se rĂ©chauffent est alors synonyme de rĂ©chauffement plus rapide de la surface de l’ocĂ©an. Ceci peut par exemple avoir un effet amplificateur sur des phĂ©nomènes mĂ©tĂ©orologiques comme les ouragans.

Selon les meneurs de l’Ă©tude, les modèles climatiques mondiaux sous-estiment ces tendances. La quantification prĂ©cĂ©dente du changement de stratification s’est limitĂ©e Ă  une simple diffĂ©renciation des changements de surface Ă  seulement de 200 m de profondeur. Celle-ci a Ă©galement nĂ©gligĂ© la complexitĂ© spatiale du changement de densitĂ© des ocĂ©ans.