Le Mauna Loa, le plus gros volcan du monde, s’est réveillé

Mauna Loa
Une vue aérienne de la lave à Mauna Loa le 28 novembre 2022. Crédits : USGS/Civil Air Patrol

Mauna Loa, sur la grande île d’Hawaï, est en éruption pour la première fois depuis des décennies. Le plus grand volcan de la Terre commencé à déverser de la lave ce dimanche. Pour l’heure, aucun habitant ne semble inquiété. Cependant, plusieurs sites astronomiques pourraient être menacés.

Le réveil d’un géant

La dernière fois, c’était en 1984. Selon l’Institut américain de géophysique (USGS), l’éruption du Mauna Loa a débuté ce dimanche à 23 h 30, heure locale (10 h 30 heure de Paris), au sommet de l’île américaine d’Hawaï, la plus grande de cet archipel du Pacifique. Les panaches de fumée seraient visibles à plus de 70 kilomètres à la ronde et les fissures de surface alimentent plusieurs coulées de lave.

Des signes annonciateurs de ce réveil avaient été enregistrés dès cet été. Les capteurs sismiques installés autour du volcan avaient en effet souligné une légère augmentation des petits tremblements de terre en juillet et août, puis une autre en septembre.

Les autorités n’ont ordonné aucune évacuation pour le moment, mais la prudence est de mise. Certaines routes de l’île menant au sommet sont déjà fermées par précaution. Le Service météorologique national américain (NWS) a également prévenu que des cendres volcaniques et des débris pourraient s’accumuler autour du volcan, qui couvre la moitié de l’île d’Hawaï. Ces rejets peuvent causer une gêne respiratoire, mais aussi perturber le fonctionnement des moteurs ou des systèmes électroniques.

Qu’en est-il des observatoires ?

Plusieurs sites liés à l’astronomie font également l’objet d’une surveillance attentive. Le plus emblématique d’entre eux est sans doute le système ATLAS (Asteroid Terrestrial-Impact Last Alert System), chargé d’identifier les astéroïdes géocroiseurs. Le programme exploite quatre observatoires, dont l’un se trouve au sommet du volcan. Il est actuellement à l’arrêt. La lave est en effet toujours confinée à la caldeira (la zone creuse au sommet de la montagne), mais elle pourrait bientôt couler vers le sud, menaçant alors potentiellement l’installation.

Le Mauna Loa abrite également une deuxième structure en lien avec l’Observatoire de haute altitude du Centre national de recherche atmosphérique qui comprend également une installation concentrée sur l’activité du Soleil. Là encore, par prudence, aucun astronome ne s’est présenté sur place depuis dimanche.

La montagne abrite également l’installation Hawaii Space Exploration Analog and Simulation (HI-SEAS). Il s’agit d’un grand habitat en forme de dôme pouvant accueillir six personnes qui s’entraînent pour de futures explorations sur la Lune et sur Mars. La structure, construite sur une coulée de lave relativement récente, est à l’abri pour le moment, car elle se trouve assez loin du sommet. De toute manière, aucune mission n’est en cours à l’intérieur.