En matière de sexe, les grenouilles contrarient les théories de Darwin

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Selon une récente étude, face à un plus grand choix de partenaires, les femelles grenouilles tungara opteraient pour un partenaire de « second choix », au détriment d’un mâle plus attractif.

Si notre grenouille avait le choix entre un mâle attractif et un autre moins séduisant, elle choisira systématiquement le premier. Mais une expérience menée sur 80 amphibiens nous livre des conclusions étonnantes : face à un plus grand choix de partenaires, nos demoiselles se tourneraient curieusement vers un partenaire de « second choix ».

Pour arriver à ces résultats, Amanda Lea, principale auteure de cette étude, et ses collègues, ont étudié nos amphibiens sur le terrain. En matière d’accouplement, les chercheurs se sont rapidement aperçus que les préférences des femelles se tournaient vers les appels longs à basse fréquence et les appels répétés très rapidement. Telles sont les techniques usées par les mâles pour attirer les femelles. Les meilleurs « chanteurs » sont alors « choisis » par ces dames pour assurer la descendance.

La technique est bien huilée, mais tout se complique lorsque vous introduisez un nouveau prétendant dans la danse. Un troisième larron. Son chant, peu séduisant, ferait pourtant son petit effet puisque nos femelles se détourneraient alors du mâle le plus rapide, pour s’ouvrir à un partenaire de « second choix », comme si l’ajout d’une troisième option conduisait les animaux à réévaluer les deux premières et à inverser leurs préférences.

« Donner aux grenouilles femelles une option supplémentaire rend probablement leur décision plus difficile », suppose la biologiste évolutionniste Kimberly Hunter de l’université de Salisbury (Maryland, États-Unis). « Si vous êtes une femme et que vous allez dans un bar où il y a beaucoup d’hommes, vous connaissez un moment difficile. C’est pareil pour les grenouilles. » Le cerveau bloque sur les différentes options et tente de trouver la meilleure décision. C’est le paradoxe du choix, qui paralyse la prise de décision et empêche de faire un choix rationnel.

Une chance à saisir pour les reproducteurs de « seconde classe », qui peuvent ainsi répandre leurs gènes.

Sources : S & ASciencemag