Des marsupiaux dotés d’un rythme sexuel « suicidaire » risquent de disparaître

Crédits : John Gould / Wikipédia

Des chercheurs ont récemment découvert deux nouvelles espèces rares de marsupiaux appartenant au genre des antechinus. Ces espèces ont une vie sexuelle très curieuse dans laquelle les mâles se reproduisent jusqu’à l’épuisement. Ce mode de reproduction, couplé à la déforestation grandissante, risque de faire disparaître ces animaux déjà vulnérables.

Les antechinus sont souvent appelés « souris marsupiales » en raison de leur ressemblance avec nos petits rongeurs communs. Ces espèces ont une stratégie de reproduction assez étrange : le printemps arrivé, les mâles cessent de s’alimenter et passent tout leur temps dans la recherche d’une partenaire et dans des affrontements mortels entre mâles. Durant ces duels, les prétendants sont soumis à un tel stress qu’ils commencent à perdre leurs poils, leur rythme cardiaque s’emballe, et ils finissent par mourir.

Des chercheurs de l’université de technologie du Queensland (QUT) en Australie tentent de mieux comprendre le comportement de ces marsupiaux. Andrew Baker, directeur de l’équipe de recherche, explique :

« La période de reproduction correspond à deux à trois semaines d’accouplement intensif. Les mâles bourrés de testostérone cherchent à s’accoupler avec le plus de femelles possible. […] En fin de compte, la testostérone déclenche un défaut de fonctionnement de l’hormone de stress, l’augmentation de la concentration de cette hormone provoque l’effondrement du système immunitaire »

Sans défense, les mâles se laissent envahir par les parasites, les infections ou la gangrène. Sans oublier d’autres symptômes comme des ulcères, de la perte de la fourrure et des saignements internes.

« Les mâles tombent raides morts avant que les femelles ne donnent naissance à un seul petit. »

D’après les chercheurs, le suicide des mâles n’apporte pas aux femelles les ressources nutritives nécessaires pour survivre -ce qu’ils pensaient auparavant. En revanche, cette reproduction intensive permet à l’espèce une grande distribution de l’ADN.

Des espèces qui risquent l’extinction

Au total, 5 nouvelles espèces d’antechinus ont été mises en évidence au cours des trois dernières années, ce qui représente une augmentation de 50% pour la diversité de ce genre. Malheureusement, ces animaux pourraient être destinés à disparaître. En effet, ces animaux sont très sélectifs sur leur territoire: ils ne vivent que dans la forêt fraîche, haute et isolée sur une surface de seulement quelques kilomètres carrés. Ce petit habitat spécifique les rend vulnérables à la déforestation, aux changements climatiques, et aux ravageurs étrangers.

« Il est dommage qu’aussitôt après avoir été découverts, ces petits marsupiaux soient déjà menacés d’extinction à cause d’activités humaines », souligne Andrew Baker.

L’équipe de chercheurs espère changer le statut de conservation de ces espèces vulnérables à « en danger », ce qui pousserait les autorités locales à protéger leur habitat.

Source : IFL Science ; Maxisciences

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