Mars : pourquoi les premières découvertes du rover Zhurong ne sont-elles pas encore publiées ?

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Crédits : CNSA / Nature

En comparaison avec la mission Mars 2020 de la NASA, les premiers résultats scientifiques de la mission chinoise Tianwen-1 semblent se faire attendre. Pourquoi la Chine prend-elle autant de temps à publier les découvertes martiennes de son rover Zhurong ?

Des résultats qui tardent à arriver

Dans le cadre de la mission Tianwen-1 vers la planète rouge, le rover chinois Zhurong s’est posé le 14 mai 2021 avec un déploiement réussi moins d’une semaine plus tard. Avec cette mission, la Chine est devenue le second pays à réussir un atterrissage sur Mars et à établir des communications depuis la surface de cette planète. La CNSA a par ailleurs déjà terminé sa mission primaire sur Mars et a entamé la phase prolongée de ses activités. Cependant, depuis l’atterrissage, l’Agence spatiale nationale chinoise (CNSA) n’a pas beaucoup communiqué sur la mission, ce qui est plutôt curieux. En comparaison, la NASA publie très régulièrement des communiqués au sujet de son rover Perseverance.

Le reporter australien Smriti Mallapaty a publié un article dans la revue Nature le 30 novembre 2021 dans lequel il explique pourquoi les premiers résultats scientifiques de Zhurong sont aussi longs à parvenir au public. Comme ce fut le cas des autres missions martiennes, le rover Zhurong a connu un genre de période d’hibernation au mois de septembre, la conjonction solaire empêchant habituellement les agences de communiquer correctement avec leur machine. Toutefois, le rover s’est remis en route en octobre et a parcouru deux cents mètres de plus. Or, la pause de septembre a permis à la CNSA de commencer l’analyse des premières données.

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Crédits : CNSA

Un retard qui s’explique

Selon la publication, les premiers résultats ne sont pas encore arrivés pour plusieurs raisons. Le volume des données est important. Elles doivent donc être traitées et nettoyées. Pas moins de 200 go de données obtenues entre février et juin 2021 doivent ainsi passer par cette étape afin de garantir leur fiabilité et supprimer le bruit des instruments. Parmi les fichiers, nous retrouvons des images de la caméra de navigation du rover, des données climatiques (vitesse du vent, température ou pression), et des éléments sur la composition chimique du sol, des roches et des dunes de sable. Citons également de potentielles informations sur le sous-sol de Mars.

Par ailleurs, le retard est également la conséquence d’un manque d’expérience de la CNSA par rapport à la NASA. De plus, la manière de travailler des deux agences diffère. En effet, l’Académie des sciences de Chine (NAOC) analyse toutes les données de la CNSA concernant l’orbiteur et du rover avant de les mettre à disposition d’une poignée de scientifiques. Dans le cas de Perseverance, chaque instrument a été développé par différentes équipes. Ainsi, chacune d’entre elles a exclusivement accès aux données durant plusieurs mois avant leur publication.

Enfin, la CNSA a tout de même communiqué (un peu) depuis le début de la mission. En effet, une première publication a vu le jour en août 2021 à propos de la localisation du rover sur Mars. Un mois plus tard, une seconde publication renseignait sur les propriétés de la surface que le rover explorait à ce moment.