Sur Mars, le plus grand volcan du Système solaire bat un autre record

Nasa

L’analyse d’une météorite retrouvée en 2012 en Algérie suggère que Olympus Mons, aujourd’hui considéré comme le plus grand volcan du Système solaire, serait entré en éruption dans son histoire pendant au moins deux milliards d’années. Du jamais vu sur Terre.

C’est le plus grand volcan du Système solaire : avec ses 27 kilomètres de haut et ses 650 kilomètres de diamètre, Olympus Mons (le mont Olympe) est sans conteste un géant toutes catégories. Il semblerait qu’un autre record vient d’être établi : celui de la longueur en termes de période d’activité. Une petite météorite (assez petite pour tenir dans la paume de votre main) retrouvée en Algérie en 2012 et récemment analysée suggère que le mont Olympe est entré en éruption dans son histoire pendant au moins 2 milliards d’années. Les résultats de l’étude menée par des chercheurs de l’Université de Purdue aux États-Unis ont été publiés dans la revue Science Advance.

L’analyse de la roche baptisée NWA 7635 aura permis de la dater : elle a environ 2,4 milliards d’années. C’est surprenant puisque sur les 100 météorites identifiées à ce jour comme provenant de Mars, une dizaine appartient au même groupe que NWA 7635 et toutes ont été datées à environ 500 millions d’années. Ce groupe de météorites, y compris NWA 7635, ont toutes été exposées aux rayons cosmiques pendant environ 1,1 million d’années, mais l’écart de datation entre NWA 7635 les 10 autres suggère une période d’éruption ininterrompue d’environ 2 milliards d’années.

« On n’a jamais vu ça sur Terre », explique dans un communiqué Marc Caffee, professeur de physique et d’astronomie à l’Université de Purdue et membre de l’équipe de recherches. « Nos résultats suggèrent que pendant environ 2 milliards d’années, il y a eu une sorte de panache continu de magma ciblé en un seul endroit sur la surface martienne ».

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Il n’y a plus de tectonique des plaques sur Mars pour créer comme ce fut le cas il y a longtemps des alignements volcaniques comme ceux qu’on observe sur Terre. Mars refroidi, la roche fondue sous les plaques s’est solidifiée et la formation de plaques tectoniques est depuis au point mort. Alors que sur notre planète le glissement de la plaque lithosphérique au-dessus de la chambre magmatique est à l’origine des chaînes volcaniques, sur Mars toute la lave présente sous la surface s’est échappée à des endroits précis à plusieurs reprises, d’où la configuration volcanique observée aujourd’hui.

Les astronautes n’ont pour l’heure jamais foulé le sol de Mars, mais grâce à ces météorites, nous pouvons encore étudier la surface de la planète rouge. De par sa faible force gravitationnelle et sa mince atmosphère, les fragments de roches sont facilement libérés. Cependant, ces fragments ne se dirigent pas directement vers la Terre. Au lieu de cela, ils orbitent dans l’espace pendant des centaines de milliers d’années. En cas de chocs, certains sont alors déviés vers la Terre. En d’autres termes, ces petites météorites ont fait un long, très long voyage avant d’arriver jusqu’ici. Mais ça valait le coup.

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