Mars : pourquoi l’arrivée de la sonde Hope est importante

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Sarah Al Amiri, présidente de l'Agence spatiale des Émirats arabes unis (EAU). Crédits : Emirates Mars Mission

Les Émirats arabes unis (EAU) s’apprêtent à marquer l’histoire de l’aérospatial en rejoignant Mars pour la toute première fois. L’objectif de cette mission, baptisée Hope, sera de caractériser le système météorologique très dynamique de la planète rouge.

Ce mardi 9 février, l’Agence spatiale des Émirats arabes unis (EAU) vise à mettre en orbite avec succès sa première mission interplanétaire autour de Mars. La sonde, lancée en juillet 2020 à bord d’une fusée japonaise, passera une année martienne (687 jours terrestres) à étudier l’atmosphère mystérieuse de la planète rouge.

Dans un récent entretien accordé à Space.com, Sarah Al Amiri, la présidente de l’Agence spatiale des Émirats arabes unis, est revenue sur les enjeux de cette mission qui vise à enrichir nos connaissances scientifiques sur la planète Mars.

Atmosphère et climat martiens

Hope sera le tout premier satellite météorologique martien évoluant sur orbite elliptique élevée. Son altitude sera comprise entre 20 000 et 43 000 kilomètres. De cette manière, les EAU pourront caractériser le système météorologique global de la planète tout au long de la journée. Des sondes météorologiques ont déjà opéré sur place. Toutefois, jusqu’à présent, ces missions ne pouvaient effectuer des relevés qu’à deux moments de la journée et au-dessus de certaines zones uniquement.

En passant environ un an en orbite autour de Mars, les EAU se donneront également les moyens d’étudier l’évolution du climat martien selon les saisons. « Sachant que le système météorologique martien est dynamique, tout comme celui de la Terre, il est très important pour nous de mieux comprendre et d’étudier les systèmes globaux de tempête de poussière, les nuages, la vapeur d’eau, pour ne nommer que quelques-uns des constituants que nous observons« , explique Sarah Al Amiri.

Un autre objectif de cette mission sera de caractériser dans quelle mesure l’hydrogène et l’oxygène s’étendent dans l’espace à partir de Mars. « La perte atmosphérique due à des facteurs spatiaux ou au Soleil a été étudiée par d’autres missions. Ce que nous voulons faire, c’est combler le fossé des connaissances sur le rôle du système météorologique de Mars dans la perte atmosphérique« , poursuit-elle. « S’il y a une tempête de poussière localisée par exemple, nous aimerions connaître son impact sur la fuite d’hydrogène et d’oxygène de la haute atmosphère. Et s’il y a effectivement un impact, déterminer les différents processus en cours« .

Ainsi les objectifs de cette mission attendue seront de compléter nos connaissances sur le système météorologique martien, en prenant un peu plus de hauteur comparée aux autres missions.

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Des responsables émiratis applaudissent le lancement réussi de la mission Hope le 19 juillet 2020. Crédits : MBRSC

Une manoeuvre orbitale très complexe

Sarah Al Amiri est également revenue sur la manœuvre d’insertion orbitale très complexe qui doit avoir lieu ce mardi à 16 h 30 (heure française).

« Ce serait la période la plus difficile. Nous devons régulièrement allumer nos propulseurs pendant 27 minutes« . Le but est en effet de ralentir suffisamment, passant de 121 000 km/h à environ 18 000 km/h, pour être capturé par la gravité martienne. « Nous n’avons jamais fait cela auparavant. Il s’agit d’un tout nouveau design pour un vaisseau spatial« . Plus de sept années de travail ont été nécessaires pour développer ces propulseurs. « Sept années pour s’assurer que ces 27 minutes de réduction significative de la vitesse de la sonde afin soit opérées méticuleusement« .

En cas de succès, l’État du Golfe deviendra ainsi la cinquième entité à atteindre la planète Mars après la NASA, la Russie, l’Agence spatiale européenne (ESA) et l’Organisation indienne de recherche spatiale.