Lors de sa première opération de forage sur Mars, la « perceuse » d’Insight, de la NASA, s’est heurtée à de la roche à quelques centimètres de profondeur. Un premier revers pour la mission jusqu’ici victorieuse.
Première désillusion
En décembre dernier, l’atterrisseur InSight déposait avec succès son sismomètre sur la surface de Mars. Il y a quelques jours fut déployé un deuxième instrument, le « pénétrateur » HP3, qui a pour objectif de mesurer le flux de chaleur s’échappant de l’intérieur de la planète. L’idée consiste à percer la surface puis, grâce à un câble spécial équipé de capteurs, de prendre des lectures de température le long du trou. La première opération de forage vient de se dérouler (le 28 février dernier), mais l’instrument a rencontré quelques obstacles.
Lors de ce premier test, l’appareil n’a en effet réussi à creuser qu’à une profondeur de 13 centimètres avant de heurter des grosses pierres. Après avoir tout de même réussi à passer outre, l’instrument a ensuite rencontré un autre rocher à 50 centimètres de profondeur. Il fut en revanche cette fois-ci incapable d’aller plus loin. La fenêtre de forage n’étant que de quatre heures, les opérateurs ont malheureusement mis un terme à la mission. Idéalement, l’instrument aurait dû être capable de forer jusqu’à au moins trois mètres.
Une prochaine séance bientôt programmée
Sur Terre, lorsque vous rencontrez une grosse pierre en creusant (les fondations de votre maison, par exemple), vous faites venir un brise-roches. Sur Mars, c’est un peu plus compliqué. Une autre session de forage de quatre heures devrait bientôt avoir lieu, mais les chercheurs doivent attendre que le système refroidisse (environ deux jours). Le martèlement du sol provoque en effet des frictions qui génèrent de la chaleur. En espérant que la prochaine session se déroule sans encombres, un trou suffisamment profond devrait pouvoir permettre d’insérer le câble de cinq mètres de long et sa douzaine de capteurs, qui viseront à mesurer la température à différentes profondeurs, à intervalles de 15 minutes, et ce pendant plusieurs mois.
Concernant le sismomètre installé il y a quelques semaines, plusieurs manœuvres doivent encore être menées au cours de ces prochains jours pour configurer parfaitement l’instrument. Une fois opérationnel, il commencera à percer le sol pour « écouter » les « tremblements » de Mars, ces minuscules ondes sismiques traversant les couches inférieures de la planète. Une étude qui permettra, on l’espère, d’en apprendre davantage sur la composition interne de la planète et sur sa formation initiale.
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