Mars : des roches en forme de « pâtes » pourraient témoigner d’une vie passée

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Des roches filamenteuses, ici observées au parc national de Yellowstone. Crédits : Bruce W. Fouke

Une récente étude suggère que des pierres en forme de « pâtes », sur Mars, pourraient témoigner d’une vie microbienne passée. Et que ces traces pourraient être facilement détectables avec un rover.

Il n’y a quasiment aucune chance pour que, sur Mars, nous tombions sur des petits hommes verts. Si nous mettons la main sur une forme de vie passée, il y a fort à parier que celle-ci soit microbienne. Après tout, des bactéries ont déjà été découvertes dans certains des endroits les plus inhospitaliers de la Terre. Partant de ce principe, nous pourrions imaginer une forme de vie capable de survivre sur une autre planète normalement jugée hostile. Mais comment la trouver ? Une équipe de chercheurs de l’Université de l’Illinois, aux États-Unis, propose de se concentrer sur des structures étranges. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Astrobiology.

Des roches en forme de « pâtes »

Connaissez-vous Sulfurihydrogenibium yellowstonense (ou simplement sulfuri) ? Il s’agit d’une bactérie qui se développe, ici sur Terre, dans des sources chaudes bouillonnantes. À Yellowstone, notamment. Elle n’a pas besoin de lumière ultraviolette et troque volontiers notre oxygène contre du soufre et du dioxyde de carbone. L’autre avantage – en matière de recherche de vie extraterrestre du moins – est sa capacité à « laisser des traces ». Et pas n’importe lesquelles. Lorsque les bactéries sulfuri se rassemblent dans une eau à débit rapide, elles ont tendance à s’agglutiner en des chaînes qui, au bout du compte, ressemblent étrangement à des pâtes.

« Elles forment des câbles étroitement enroulés », explique Bruce Fouke, principal auteur de l’étude, qui apparente l’aspect de ces chaînes à celui des fettuccine, ces pâtes longues d’origine italienne similaires aux tagliatelles.

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La bactérie Sulfurihydrogenibium yellowstonense s’agglutine en filaments lorsque le débit de l’eau est rapide. Crédits : Bruce W. Fouke

Il y a très peu de chances pour que nous puissions tomber sur ces chaînes de bactéries, encore vivantes, sur Mars. En revanche, les chercheurs notent que les traces de leur passage peuvent subsister pendant plusieurs milliards d’années grâce au carbonate de calcium qui se cristallise autour des bactéries, créant ainsi ces roches filamenteuses. Ils ont également découvert que les protéines présentes à la surface des bactéries permettent une accélération du taux de cristallisation. Les chercheurs estiment que le processus pourrait en fait être un milliard de fois plus rapide que dans n’importe quel autre environnement naturel sur Terre.

« Cela devrait être une forme de vie fossilisée facile à détecter par un rover sur d’autres planètes, note Bruce Fouke. Si nous voyons ce type de roches filamenteuses sur d’autres planètes, nous saurons qu’il s’agit d’une empreinte digitale de la vie. Ces formations sont uniques. Aucune autre roche ne ressemble à ceci. Ce serait donc une preuve définitive de la présence passée de microbes extraterrestres ».

Concernant cette « chasse aux microbes », rappelons que la NASA et l’ESA enverront l’année prochaine chacune un rover sur place. Deux sites seront étudiés, soupçonnés d’avoir abrité jadis de l’eau liquide. Cette nouvelle étude pourrait donc inciter les responsables de ces missions à consacrer un peu de temps à la recherche de ces types de roches.

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