Le manque de lumière aurait des incidences sur notre cerveau

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Des chercheurs américains ont montré que le fait d’évoluer dans des endroits trop sombres pouvait avoir des conséquences directes sur certaines facultés de notre cerveau.

Qu’arrive-t-il aux personnes qui passent trop de temps dans des pièces peu ou pas éclairées ? Pour les scientifiques de l’Université du Michigan (États-Unis) dont l’étude est parue dans la revue Hippocampus le 27 décembre 2017, évoluer dans des endroits où la puissance de l’éclairage est insuffisante affecterait notre mémoire et notre capacité d’apprentissage.

Dans le cadre de ces recherches, les scientifiques ont travaillé sur une population de rats musqués. Selon les résultats, les spécimens soumis à des lumières de faible intensité ont vu baisser de 30 % la capacité de leur hippocampe, cette zone du cerveau assurant un rôle central dans la mémoire et la navigation spatiale. En effet, il s’avère que les rats se sont montrés moins performants dans ces domaines après cette « sous-exposition », et ce même concernant des tâches pour lesquelles ces derniers avaient reçu un entraînement.

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A l’opposé, les spécimens ayant reçu suffisamment de lumière, c’est-à-dire à une intensité plus forte, ont eu tendance à s’améliorer. Par ailleurs, les scientifiques ont tenté d’exposer à des lumières fortes les rats préalablement sous-exposés, et ceux-ci ont retrouvé leurs capacités originelles. Ceci signifie donc que les effets néfastes d’un éclairage trop insuffisant sont réversibles.

Selon les chercheurs, le manque d’intensité au niveau de l’éclairage aurait pour effet de ralentir la production d’orexine, un neurotransmetteur du cerveau situé dans l’hypothalamus. Ce dernier assure le maintien de l’éveil et l’inhibition du sommeil paradoxal, et son dysfonctionnement peut entraîner la narcolepsie.

Ainsi, la prochaine étape pour les chercheurs est de comprendre s’il est possible de remplacer l’exposition à un éclairage intense directement par des injections d’orexine. Dans le cas où ces injections s’avéreraient efficaces, une des applications pourrait concerner les personnes aveugles ou malvoyantes, chez qui il serait possible de développer de meilleures facultés de mémorisation et d’orientation dans l’espace.

Sources : Science Daily – Slate